Au procès des attentats de Boston, Djokhar Tsarnaev va essayer de sauver sa tête
L'avocate du jeune Américain va tenter d'éviter la peine de mort à son client, jugé pour les attentats qui ont fait trois morts et 264 blessés le 15 avril 2013.
Pas de déni. Au premier jour du procès des attentats du marathon de Boston (Etats-Unis), mercredi 4 mars, la défense a reconnu la responsabilité de l'accusé Djokhar Tsarnaev.
Le 15 avril 2013, deux bombes artisanales déposées par les frères Djokhar et Tamerlan Tsarnaev près de la ligne d'arrivée du marathon explosent à quelques secondes d'intervalle. Le carnage fait trois morts et 264 blessés. Ce sont les attentats les plus graves depuis le 11-Septembre aux Etats-Unis.
Mercredi, pour éviter à son client la peine de mort, son avocate, Judy Clarke, a insisté sur l'influence majeure de son frère aîné, Tamerlan.
"Tamerlan s'était autoradicalisé, Djokhar suivait"
Dans une salle du tribunal fédéral de Boston pleine à craquer, l'avocate de Djokhar Tsarnaev, 21 ans, n'a pris que vingt minutes pour présenter sa ligne de défense. "C'était lui. Nous n'esquivons pas, n'esquiverons pas, ou n'essayerons pas d'esquiver sa responsabilité pour ses actions", a déclaré Judy Clarke.
L'avocate, qui a déjà évité à plusieurs de ses clients la peine capitale, a affirmé que Tsarnaev avait été radicalisé par son frère Tamerlan, 26 ans, tué quelques jours après les attentats lors d'une confrontation avec la police. "C'était Tamerlan Tsarnaev qui s'était autoradicalisé. C'était Djokhar qui suivait."
"Des victimes ont saigné à mort pendant qu'il s'enfuyait"
"Le but était de tuer autant de personnes que possible", a asséné de son côté le procureur William Weinreb. "Certaines ont saigné à mort sur le trottoir pendant que l'accusé s'enfuyait", a-t-il ajouté, évoquant le cas du petit Martin Richard, 8 ans. L'enfant était si petit, a-t-il dit, que la bombe l'a éviscéré, exposant ses côtes et ses organes, et brûlant sa peau.
Vingt minutes plus tard, selon le procureur, Djokhar Tsarnaev achetait du lait dans un supermarché, "comme s'il n'en avait strictement rien à faire", avant de retourner sur son campus.
Une radicalisation progressive à partir de 2011
Djokhar Tsarnaev, un jeune musulman d'origine tchétchène, arrivé en 2002 avec ses parents dans la région de Boston et devenu citoyen américain en 2012, a plaidé non coupable des 30 chefs d'accusation retenus contre lui.
Le jeune étudiant, selon le procureur, s'était progressivement radicalisé à partir de 2011. Si, vu de l'extérieur, il menait une vie normale à l'université du Massachusetts, jouant à des jeux vidéo avec ses amis, il "cachait" un autre aspect de lui, lisant de la propagande terroriste.
Cette propagande, a ajouté le procureur, l'a convaincu qu'il fallait tuer des Américains pour les punir de tuer des musulmans ailleurs dans le monde. Les enquêteurs, a-t-il précisé, ont retrouvé dans l'ordinateur de Tsarnaev de nombreux exemplaires du magazine en ligne et en anglais Inspire, publié par Al-Qaïda. Il a rappelé la fuite des deux frères après qu'ils eurent été identifiés, et comment ils avaient tué à bout portant un policier, avant de braquer le propriétaire d'un 4x4. Le procès doit durer jusqu'en juin.
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