Airbus, Boeing, le duopole qui profite du boom du trafic aérien

Si on prend d’autres dates (et d’autres sources), c’est Airbus qui est en tête. Selon Le Parisien, pour les cinq premiers mois de l’année, «Airbus a annoncé avoir enregistré 225 commandes nettes entre janvier et mai, contre 134 pour le second. La société de Chicago a depuis rattrapé son retard puisqu'on apprenait qu'elle avait signé avec la compagnie chinoise Shenzen Airlines un accord pour 46 Boeing 737.»

Mais ces chiffres ne donnent pas une vision globale de l’ensemble de la partie. C’est ainsi qu’au niveau de l’année 2014, Airbus semble avoir fini l’année en tête ! En termes de commandes, Airbus aurait engrangé 1.456 unités, contre 1.432 pour Boeing. En revanche, si on parle en terme de livraisons, le groupe américain avait alors enregistré 723 livraisons contre 629 pour Airbus.

Ciel dégagé pour les avionneurs
Derrière la guerre des chiffres, une chose est sûre, les deux groupes enregistrent des commandes record. Les compagnies s'équipent massivement. Ainsi, pour ne citer qu'elles, la compagnie colombienne (Avianca) a commandé 100 appareils (à Airbus) et celle du Panama (Copa Airlines) 51 avions (à Boeing). 

Résultat: les avionneurs sont obligés de renforcer leur production. En cette année 2015, Airbus a décidé de quasi doubler sa capacité de production. Le 28 mai 2015, le groupe a annoncé qu’il réfléchissait à augmenter la cadence de production de la famille A320 de 42 appareils par mois à plus de 60, soit 756 avions. «Je pense que cette augmentation serait plus que justifiée par notre niveau actuel de carnet de commandes (6.399 avions à livrer, dont 5.144 de la gamme A320)», assurait ainsi John Leahy, le directeur commercial du groupe européen. Selon La Tribune, Airbus pourrait à terme produire près de 1000 appareils par an.

De son côté, Boeing augmente aussi ses rythmes de production. Ainsi, à Renton près de Seattle, la production de 737 devrait passer à 52 unités par mois en 2018. 

Il faut dire que les fournisseurs d'avions ne sont pas nombreux et que le transport aérien s'est largement mondialisé. Aujourd'hui, 58% des achats se font désormais en dehors des USA et d’Europe, dans les nouvelles régions (Asie, Moyen-Orient ou Amérique latine), notait d’ailleurs John Leahy, d’Airbus.

L'envol du transport aérien
On n’a jamais autant pris l’avion qu’aujourd’hui. En 2015, les compagnies devraient transporter plus de 3,5 milliards de passagers, contre 3,3 milliards il y a un an.  Boeing a déclaré s'attendre à une croissance de plus de 6% et peut-être de 6,5% du trafic aérien de passagers, un chiffre qui serait supérieur à sa prévision de long terme, fixée à environ 5%.

Pour faire face à la demande et assurer la modernisation de leurs flottes, les compagnies, qui se livrent à une féroce concurrence, doivent investir dans de nouvelles flottes d’appareils… Or, les fournisseurs ne sont pas légions pour le plus grand bénéfice du duopole Boeing-Airbus…

Les chiffres de IATA (Association internationale du transport aérien), qui ont été publiés début juin, sont impressionnants:

1700 : c'est le nombre de nouveaux appareils que devraient recevoir les compagnies aériennes en 2015.
180 milliards de dollars : c'est le coût de cet investissement.
27.000 : le nombre d'appareils en circulation.
3,7 millions: le nombre de sièges équipant ces avions.
67 avions décollent chaque minute.
3,3 milliards de passagers ont pris l'avion en 2014.

Les avions modernes ont beau être de plus en plus économes en carburant, la consommation globale est prévue en hausse de 4,6% pour 2015 (soit 288 milliards de litres).

Avec de tels chiffres, pas étonnant de voir les deux géants, Airbus et Boeing, engranger les commandes. Mais les autres avionneurs comme Bombardier, Embraer, le chinois CAC, ATR... profitent aussi de cette croissance.