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AF 447 : le BEA souhaite de nouvelles règles sur les sondes Pitot

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses, chargé de l'enquête sur la catastrophe du vol Rio-Paris publie aujourd'hui un nouveau rapport. Il réaffirme que les causes du crash ne sont toujours pas connues, mais recommande de changer les critères de certifications des sondes Pitot, ces appareils de mesure qui captent un certain nombre de paramètres de vol.
Article rédigé par franceinfo
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Plus de six mois après la catastrophe qui a fait 228 morts, le Bureau d'anquêtes et d'analyses (BEA) émet ses premières recommandations de sécurité, lors de la présentation de son deuxième rapport d'étape. Elles portent sur les sondes Pitot, ces capteurs placés sur le fuselage de l'avion, qui permettent aux pilotes de contrôler la vitesse de leur appareil, un élément crucial pour son équilibre en vol : “Les tests destinés à la validation des sondes Pitot ne paraissent pas adaptés aux vols à haute altitude”, indique-t-il. Il recommande donc à l'AESA (Agence européenne de sûreté aérienne) d'engager une étude pour faire évoluer les critères de certifications de ces équipements.

Ils ne seraient notamment pas fiables lorsque les avions traversent des nuages en haute altitude : “Il apparaît que certains points, la taille des cristaux de glace au sein des masses nuageuses par exemple, sont mal connus et qu'il est difficile de ce fait d'évaluer les conséquences qu'ils peuvent avoir sur certains équipements”, développe le BEA.

Cette recommandation intervient alors que l'avionneur européen Airbus le 31 juillet, l'AESA le 10 août, puis le Bureau américain de la sécurité des transports (NTSB) le 2 septembre, avaient ordonné aux compagnies aériennes le remplacement sur leurs Airbus A330 et A340 des sondes Pitot du groupe français Thales par des sondes produites par l'américain Goodrich. Ce sont en effet des sondes Thales qui étaient défectueuses lors du crash Rio-Paris. Très vite, ces dernières ont été mises en cause par plusieurs syndicats de pilotes après l'accident de l'AF447.

Mais le BEA n'affirme pas pour autant que le fonctionnement défectueux de ces sondes constitue la cause du crash. “En l'absence de données issues des enregistreurs de vol, de l'essentiel des éléments de l'avion et de tout témoignage sur le vol, les circonstances exactes de l'accident et a fortiori ses causes, ne sont toujours pas déterminées”. Dans son rapport présenté ce jeudi, il rapelle 32 incidents survenus sur des A330/A340 entre le 12 novembre 2003 et le 1er juin 2009 provoqués par des vitesses erronées communiquées par des sondes Pitot - Thales et dans un cas, Goodrich - dans des “conditions décrites comme givrantes” par l'équipage, et qui n'ont pas provoqué de catastrophe, ni même d'incident sérieux.

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