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«Urban man», ou la vie de l’Homo urbanus dans les mégapoles du monde

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La journaliste Dominique Rabotteau et le photographe Frédéric Soltan font découvrir, à travers «Urban Man» (Éditions de La Martinière), les mégapoles de notre planète. Et nous questionnent sur l’identité de l’Homme urbain.


Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale est citadine, occupant 2% de la planète Terre, selon les Nations Unies. En 2050, ce chiffre s’élèvera à 75%. Depuis plus d’un siècle, le nombre de villes dépassant le million d’habitants ne cesse d’augmenter sur tous les continents: elles étaient 11 en 1900, 160 en 1960, 535 en 2015.
 
Thierry Paquot, «philosophe de l’urbain», auteur de la préface du livre, explique : Tout circule dans la ville moderne, «les capitaux, les informations, les gens, le sexe etc. Tout devient marchandise et participe au grand Monopoly du capitalisme déjà mondial, avec ses empires sur lesquels le soleil ne couche jamais».
 
La «cité radieuse», chère à l’architecte Le Corbusier, peut être, pour certains, synonyme de beaucoup d’espoir : meilleur qualité de vie, de confort, accès à l’emploi, à la culture, bref d’une plus grande socialisation et sociabilisation des individus. Mais elle est aussi, pour d’autres, son contraire : solitude, pollution, violence et deshumanisation.
 
Elles sont tantôt villes-dortoir, villes-musée, villes-vacances, villes-refuge, villes-laboratoire selon l’image que l’on veut leur donner… Thierry Paquot précise dans une interview à Libération: «Il n’existe pas de ville idéale et je me méfie de tout ce qui serait idéal! (…) C’est toute la planète qui doit devenir habitable, son habitabilité se fonde sur la diversité, d’où un éventail de villes possibles, sur les désirs des habitants, sur leur amitié avec le monde vivant. Une "bio-urbanité" s’entremêlera à une biodiversité.»

Géopolis vous propose de découvrir 12 mégapoles parmi les nombreuses villes qui rythment les quatre chapitres du livre: «Ville jungle-Multitude et solitude» (Dhaka, Lagos, Sao Paulo), «Ville active-Vie et survie» (Tokyo, New York, Londres), «Ville mémoire-Passé et futur» (Paris, Kolkata, Le Caire) et «Ville mutante-Insouciance et conscience» (Dubai, Gurgaon, Rio de Janeiro).

capitale administrative et économique du Bangladesh atteint des sommets en matière de misère et de pollution. On estime à 22 millions le nombre d’habitants de la ville, dont près de 40% vivent dans des bidonvilles.  (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est une ville de superlatifs : la plus peuplée, la plus riche, la plus dynamique dans le pays le plus riche d’Afrique subsaharienne, le Nigeria. Tous ces «plus» ont engendré une ville multiforme construite sur une lagune envahie de quartiers précaires et ravagée par la pollution, où se côtoient les magnats du pétrole millionnaires et les pêcheurs de Makoko. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est une jungle de gratte-ciel où vivent près de 12 millions de Brésiliens. Elle arrive en tête des capitales économiques de l’Amérique latine et s’est développée grâce à l’exploitation des mines d’or. Exploitations dont la prospérité a perduré au fil des siècles avec la culture du café et du sucre. Elle est aujourd’hui le principal centre d’affaires du Brésil. Ainsi qu’une cité cosmopolite où se côtoient des immigrés venus du monde entier.  (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est une ville-monde, une ruche bourdonnante (35 millions d’habitants) posée sur une terre sujette à de fréquents séismes. De jour comme de nuit, la ville ne s’arrête jamais. Cette mégapole est réputée pour ses performances dans le domaine scientifique et dans celui de l’électronique de pointe. Dans le même temps, elle garde jalousement une multitude de rituels et d’habitudes ancestrales qui la rendent unique au monde et particulièrement déroutante. Le travail reste la principale religion des Japonais. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
au même titre que Paris, est la ville symbole de tout un pays. Mais la mégapole du nord-est de l’Amérique (23 millions d’habitants en incluant les banlieues) n’est pas le reflet d’un continent. C’est une exception, visitée chaque année par près de 60 millions de touristes. La ville vit à plein régime, 24 heures sur 24. Les New-Yorkais travaillent dix à douze heures par jour. Le soir, ils sortent manger dans les 17.000 restaurants que compte la ville. Si New York attire ceux qui veulent réussir, elle abandonne aussi de nombreux sans-abri (homeless) sur les trottoirs.  (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
c’est le monde entier, le brassage permanent de multiples cultures. Le charme de la mégapole anglaise tient en grande partie à cette mixité. Les quartiers populaires s’imbriquent dans les quartiers bourgeois. Londres, c’est évidemment la finance avec la City. Mais ce sont aussi les créateurs en tous genres, sans oublier l’anachronique monarchie à laquelle nombre de ses habitants sont profondément attachés. Cette ville de liberté, de créativité est également en tête des autres cités européennes en matière de services, de finance et d’innovation technologique. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
Pour visiter la ville, il faudrait porter en permanence un appareil photo autour du cou et suivre les pas des photographes Willy Ronis ou Robert Doisneau. Posséder une mémoire d’éléphant pour revivre l’histoire de France qui s’est construite tout au long de la Seine. Découvrir les jardins des Tuileries ou ceux du Luxembourg, visiter Le Louvre et les innombrables musées que recèlent la capitale française. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
était encore, au XVIIe siècle, un village posé sur les rives du plus grand delta du monde, à l’embouchure du Gange. Aujourd’hui, elle est devenue l’une des plus importantes métropoles d’Asie. Si elle souffre d’une image négative (pauvreté, violence…), elle possède de nombreux charmes inconnus. Entre autres, celui d’être la capitale culturelle du pays. Elle est aussi le deuxième plus grand port de commerce (après Bombay) et le premier centre industriel de la partie orientale de l’Inde. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est une ville qui possède la couleur du désert sur lequel elle s’est construite. Parcourir Le Caire, c’est remonter les millénaires, revivre la splendeur des pharaons. Mais avec plus de 17 millions d’habitants, cette «ville mère» pour tout Egyptien devient peu à peu une «ville monstre». La seule réponse apportée par les gouvernements depuis près de trente ans, a été de déplacer cette croissance urbaine incontrôlée vers les zones désertiques. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est un paradis ou un enfer de gratte-ciel, c’est selon. De l’ancien village de pêcheurs de perles, il ne reste presque plus rien. La capitale des Emirats Arabes Unis est devenue la ville de la démesure: une des plus grandes tours du monde (828m), hôtels 7 étoiles, 500 centres commerciaux de luxe… Dubai voit affluer le monde entier. 130 nationalités y vivent. Mais face à cette mégalomanie du béton, certains Emiratis de souche commencent à revendiquer leur patrimoine de peuple du désert. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
est une extension de Delhi créée en 1990 par la société DLF, l’un des plus grand promoteurs d’Asie. D’un espace rural ont jailli gratte-ciel de bureaux et de logements faisant de cette ancienne banlieue une cité sans âme, éclairée de néons jour et nuit. De plus en plus, ce type d’extension urbaine incontrôlée a tendance à se reproduire aux portes de toutes les grandes villes indiennes. (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)
reconvertie en forêt, elle est aujourd’hui littéralement encerclée par le parc national de Tijuca, plus grande forêt urbaine de la planète. Mais Rio a aussi ses démons, ils s’appellent favelas, (la ville en compte 1000), exclusion sociale des Amérindiens ou des descendants d’esclaves africains, violence, corruption, dettes… (Editions de La Martinière / Frédéric Soltan - Dominique Rabotteau)

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