Une enquête criminelle contre Laurent Gbagbo et une centaine de proches a été ouverte par le gouvernement ivoirien
Ils sont accusés d'atteintes aux droits de l'homme dans leur tentative de se maintenir au pouvoir malgré la défaite à l'élection présidentielle de novembre 2010.
Ibrahim Coulibaly, dit IB, chef du commando invisible, ancienne milice alliée à Ouattara, a péri sous le feu des forces du président et de Guillaume Soro, son rival de la rébellion de 2002.
Cette milice a combattu aux côtés des Forces républicaines de Côte d'Ivoire pour renverser le président sortant Laurent Gbagbo. Coulibaly, qui avait prêté allégeance la semaine dernière à Alassane Ouattara, avait déclaré que ses 5.000 hommes étaient prêts à rejoindre l'armée du pays mais avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat auquel il avait réclamé son dû: "Donne à César ce qui est à César", disait-il le 19 avril à l'adresse des nouvelles autorités.
Sommé de désarmer par Alassane Ouattara qu'il tenait pourtant pour un "père", il a cessé mercredi soir, dans la cour d'habitations où ses anciens compagnons l'ont encerclé puis tué, d'être l'éternel croquemitaine de la politique ivoirienne. Coulibaly était l'un des initiateurs de la rébellion de 2002-2003.
Procédure contre Gbagbo et une centaine de proches
Laurent Gbagbo et sa femme sont détenus dans deux endroits distincts dans le nord du pays, fief du nouveau président Ouattara. Pour le collectif des avocats de Laurent Gbagbo, les Français Jacques Vergès et Roland Dumas, l'ancien président et ses proches font l'objet "d'une détention arbitraire en dehors de tout cadre légal". Dans un communiqué publié mercredi ils évoquent à nouveau "des mauvais traitements physiques et psychologiques" infligés à leur client et réitèrent leur souhait de communiquer librement avec lui.
La procédure dont l'ancien président et les siens font l'objet sera un test de la capacité d'Alassane Ouattara à faire rendre la justice tout en oeuvrant à la réconciliation dans un pays qui peine à panser les plaies de la guerre civile de 2002-2003.
Un gouvernement d'union nationale d'ici la fin mai
Dans un entretien exclusif accordé à La Croix, le nouveau chef de l'Etat annonce la création d'ici deux semaines d'une commission Vérité et réconciliation à l'image de celle qui existait en Afrique du sud.
Il annonce également la formation d'un gouvernement d'union nationale avant la fin mai. Y siègeront des ministres issus du parti de Laurent Gbagbo à la condition qu'ils reconnaissent Alassane Ouattara comme président, "ce qui n'est pas encore le cas", dit-il. Il précise que sa cérémonie d'investiture aura lieu normalement le 21 mai et que plusieurs chefs d'État sont invités, dont le pape Benoît XVI.
Redémarrage économique
Au plan économique, le groupe Société Générale a annoncé que ses succursales ivoiriennes rouvriraient jeudi leurs portes. La filière cacao, stratégique pour l'économie nationale, et le secteur bancaire ivoiriens devraient redémarrer dans les jours qui viennent.
Le conflit politique et militaire provoqué par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire lors du scrutin du 28 novembre a fait plus de 1.500 morts. Près d'un million d'habitants d'Abidjan ont fui les combats.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.