Cet article date de plus de quatorze ans.

Un tribunal stambouliote a annulé vendredi le mandat qui visait 102 militaires

Au total 196 personnes ont été inculpées dans ce complot intitulé "Opération masse de forgeron" qui visait à commettre des attentats dans les moquées et à provoquer des tensions avec la Grèce pour justifier un coup d'Etat, selon l'acte d'accusation.Le procès doit débuter le 16 décembre.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre Tayyip ERdogan avec le chef d'Etat-major I.Basbug, à Ankara, le 1er août 2010 (AFP/A.Altan)

Au total 196 personnes ont été inculpées dans ce complot intitulé "Opération masse de forgeron" qui visait à commettre des attentats dans les moquées et à provoquer des tensions avec la Grèce pour justifier un coup d'Etat, selon l'acte d'accusation.

Le procès doit débuter le 16 décembre.

La décision constitue le dernier rebondissement d'une série d'enquêtes controversées sur des projets de renversement du gouvernement islamo-conservateur, qui a conduit à l'arrestation de nombreux militaires.

Le complot aurait été fomenté au siège de la Première armée à
Istanbul, après l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste.

L'arrivée de l'AKP avait fait redouter à une partie de l'opinion et de la hiérarchie militaire une remise en cause de la laïcité en Turquie .

Ce verdict intervient alors que les enquêtes en cours visant des militaires accusés de comploter contre le gouvernement islamo-conservateur ont été à l'origine de tensions entre les pouvoirs politique et militaire autour de la question de l'évolution de carrière des soldats suspectés.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et l'actuel chef d'état-major Ilker Basbug, qui doit prendre sa retraite à la fin du mois, devaient se réunir vendredi soir pour tenter de régler la question.

Pour certains conservateurs, les mandats d'arrêts lancées contre les officiers pouvait être un moyen de bloquer leur avancement à des psotes clés de l'armée.

Un débat fondamental
Le principal accusé dans cette affaire est la général à la retraite Cetin Dogan. Arrêté, il a dû être hospitalisé en raison d'un risque d'infarctus.

Les enquêtes sont controversées. Les milieux libéraux et proches de l'AKP les considèrent une avancée majeure vers la démocratisation de la Turquie et le respect de l'état de droit par l'armée --qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960.

A l'inverse, les cercles pro-laïcité y voient un moyen de pression du gouvernement pour étouffer l'opposition et continuer un "emploi du temps" caché d'islamisation rampante du pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.