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Un entraîneur français porte plainte contre l'émir du Qatar

Stéphane Morello, ancien entraîneur français d'un club de foot qatari, a annoncé ce mercredi qu'il portait plainte contre l'émir du Qatar. Il s'est retrouvé au cœur d'un vaste imbroglio avec le pays et interdit de quitter le Qatar. Stéphane Morello, qui vit encore à Doha avec sa famille, n'est pas le seul Français dans cette situation. 
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

C'est l'avocat de
Stéphane Morello, Franck Berton, qui a annoncé le dépôt d'une plainte mercredi
devant le pôle financier de Paris. Une plainte pour "recel d'escroquerie,
conditions de travail contraires à la dignité et tentative d'extorsion de fonds" qui
vise le Comité national olympique du
Qatar en la personne de son président, l'émir du pays son altesse cheikh
Al-Thani.

Stéphane Morello s'est
retrouvé pendant de longs mois piégé au Qatar. Entraîneur de foot, il est
recruté en 2007 par le club Al Shahanya Sport Club. Pour pouvoir travailler
dans le pays, la législation exige qu'il ait un parrain local. Ce sera le CNO
du Qatar.

Interdit de quitter le pays

À l'été 2008, son
contrat est rompu unilatéralement – selon son avocat – et il n'est plus payé.
Trois mois plus tard, il retrouve un autre club toujours sous le parrainage du
CNO mais n'est de nouveau plus payé en décembre. Et alors qu'il demande son dû, Stéphane
Morello se voit interdire de quitter le pays. Le CNO lui réclame par ailleurs
250.000 euros en compensation du logement fourni par contrat.

Bloqué pendant de
longues années au Qatar, Stéphane Morello finit par signer une reconnaissance
de dette en octobre 2013. Entre temps, le lycée Bonaparte où travail sa femme
est devenu son sponsor. Il y est désormais instituteur. Parallèlement, le président du CNO est devenu l'émir du
Qatar visé donc par la plainte.

Aujourd'hui, Stéphane Morello vit toujours à Doha avec sa femme et ses
trois enfants. Après sa plainte, l'ex-entraîneur
avoue craindre pour sa sécurité, mais son besoin de justice est plus fort.

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D'autres Français dans ce cas

Par ailleurs, Franck Berton a confirmé qu'un juge d'instruction parisien avait été saisi en février
dernier, suite au dépôt de plaintes par deux autres Français – le footballeur
Zahir Belounis et l'homme d'affaires Nasser Al-Awartany, également retenus au Qatar
contre leur gré pendant des mois –  et visant
respectivement le ministre de la Défense et un cousin de l'émir.

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