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Un employé franco-britannique de la Croix-Rouge (CICR) enlevé en octobre au Darfour a été libéré jeudi après 5 mois

C'est la plus longue prise d'otage depuis le début du complit dans cette région soudaine, a indiqué un responsable de l'organisation.Gauthier Lefèvre, 35 ans, "est actuellement dans un hélicoptère en direction d'El-Geina", la capitale du Darfour-Ouest, a déclaré à l'AFP ce haut responsable de comité international de la Croix-Rouge de façon anonyme.
Article rédigé par France2.fr
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Gauthier Lefèvre, employé franco-britannique de la  Croix-Rouge, ex-otage au Darfour, libéré le 18 mars 2010 (AFP/ASHRAF SHAZLY)

C'est la plus longue prise d'otage depuis le début du complit dans cette région soudaine, a indiqué un responsable de l'organisation.

Gauthier Lefèvre, 35 ans, "est actuellement dans un hélicoptère en direction d'El-Geina", la capitale du Darfour-Ouest, a déclaré à l'AFP ce haut responsable de comité international de la Croix-Rouge de façon anonyme.

"Il doit ensuite prendre un vol pour Khartoum", a-t-il ajouté.

François Fillon "se réjouit" de cette libération, rapporte un communiqué de Matignon. Le Premier ministre, qui "s'associe à la joie de sa famille et de ses proches", "salue l'action décisive de l'ensemble des acteurs qui ont concouru au dénouement heureux de cette prise d'otages", poursuit le texte.

Gauthier Lefèvre, qui travaille pour le CICR depuis cinq ans dont 15 mois au Darfour, circulait dans un convoi de deux véhicules marqués du logo de la Croix-Rouge lorsqu'il a été enlevé le 22 octobre par des hommes armés dans le Darfour-Ouest, tout près de la frontière avec le Tchad.

Il détient le triste record de la plus longue prise d'otage (147 jours) depuis le début de la vague d'enlèvements d'humanitaires au Darfour, qui a commencé en mars 2009 dans la foulée du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.

Les Français spécialement visés ?
Les collègues soudanais et étrangers du CICR qui voyageaient dans le même convoi que M. Lefèvre n'avaient pas été enlevés par ces hommes armés. Ces données avaient alimenté la thèse selon laquelle les preneurs d'otage au Darfour visaient des Français.

Six humanitaires français ont été enlevés depuis mars 2009 dans un triangle entre le Darfour soudanais, l'est du Tchad et la Centrafrique. Les enlèvements de Français dans ces deux pays avaient été revendiqués par un groupe du Darfour disant s'appeler les "Aigles de libération de l'Afrique".

Ce groupe avait fait état de revendications politiques - changement de la politique française à l'égard de la "région" tchado-soudanaise - mais servirait avant tout de paravent à des bandits, selon des sources humanitaires.

Les ravisseurs de Gauthier Lefèvre avaient exigé le versement d'une rançon en échange de sa libération, mais n'ont jamais formulé de revendications politiques.

"Le CICR n'a pas payé de rançon, c'est notre politique", a déclaré à l'AFP Saleh Dabbakeh, porte-parole de l'organisation au Soudan.

Vague de libérations
La libération de Gauthier Lefèvre survient cinq jours après celle d'Olivier Denis et Olivier Frappé, deux humanitaires français de l'ONG Triangle GH enlevés par les "Aigles de libération de l'Afrique" en novembre dans l'est de la Centrafrique, tout près de la frontière avec le Darfour.

La vague d'enlèvements a limité les déplacements des humanitaires étrangers dans le Darfour, où la guerre civile a fait depuis 2003 quelque 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 tués d'après Khartoum, et plus de 2,7 millions de personnes déplacées.

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