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Ukraine : à l’Est, l’élection présidentielle menacée

Les électeurs ukrainiens sont appelés à élire un nouveau président dimanche. Mais dans l’est du pays, les affrontements entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes s’intensifient. 17 soldats ont été tués. Personne ne peut dire ce vendredi si le scrutin aura lieu ou non.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (L’armée a monté des barrages sur la route de Volnovakha où les séparatistes ont lancé un assaut © Reuters-Yannis Behrakis)

A trois jours de l'élection présidentielle, l’Ukraine espérait une accalmie sur le front de l'Est. Il n’en est rien. La journée de jeudi a été la plus sanglante depuis le début des affrontements entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes. Ces derniers tiennent plusieurs villes et le siège du gouvernement régional. Au moins 17 soldats ukrainiens ont été tués. Personne n’est capable de dire si le scrutin de dimanche va pouvoir ou non se dérouler dans ces provinces de l'est, et dans quelles conditions de sécurité.

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Impossible de gagner Volnovakha par la route. L’armée a monté des barrages à l'entrée de cette ville située à 20 kilomètres au sud de Donetsk. C’est là que des activistes pro-russes ont mené leur dernier assaut sanglant dans la nuit de mercredi à jeudi contre les soldats ukrainiens. 16 sont morts. Au même moment un autre militaire a été tué un peu plus au nord près de Lougansk. Un regain de violences alors que chacun se demande si la présidentielle pourra se tenir dimanche au moins dans certaines zones de la région.

Ce scrutin, les séparatistes ne veulent pas du tout en entendre parler. Ils le jugent illégal et quelques-uns  répètent que le seul président légitime c’est Ianoukovitch, en fuite pourtant depuis deux mois et demi. Les membres des commissions électorales, qui tentent malgré tout de préparer les bureaux de vote, subissent des menaces et se font voler leur matériel. Un responsable a même été enlevé jeudi à Donetsk. Dans ces conditions on voit mal comment l’élection pourrait se dérouler sans heurts dimanche. Les citoyens qui espèrent voter comptent sur les renforts de policiers annoncés par Kiev. Renforts invisibles pour le moment. Depuis le début de ce conflit dans l’est de l’Ukraine, 140 personnes ont été tuées.

 

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