Le Parlement européen préconise le gel des négociations de l'adhésion de la Turquie
En cause : les mesures répressives "disproportionnées" prises par le gouvernement turc dans le cadre de l'état d'urgence instauré depuis la tentative de coup d'Etat du mois de juillet.
Un gel temporaire des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. C'est ce que préconise le Parlement européen en raison des mesures répressives "disproportionnées" prises par Ankara dans le cadre de l'état d'urgence instauré depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
La résolution a été adoptée à Strasbourg à 479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions. Le Parlement réaffirme toutefois "son engagement en faveur du maintien de l'ancrage de la Turquie à l'Union européenne" et s'engage à "revoir sa position une fois que les mesures disproportionnées prises dans le cadre de l'état d'urgence auront été levées".
Des "atteintes aux valeurs démocratiques fondamentales de l'UE"
L'arrestation de plusieurs milliers de personnes ces derniers mois a été vivement critiquée par de nombreux responsables européens, assombrissant les relations entre Bruxelles et Ankara. "Les mesures répressives prises par le gouvernement turc attentent aux droits et libertés fondamentaux consacrés dans la Constitution turque, portent atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales de l'Union européenne", estime le Parlement dans la résolution.
Depuis juillet, "dix membres de la Grande assemblée nationale de Turquie appartenant au parti d'opposition pro-kurde HDP, quelque 150 journalistes, 2 386 magistrats et 40 000 autres personnes ont été emprisonnés", constatent les eurodéputés. Selon le rapport de 2016 de la Commission européenne sur la Turquie, 129 000 fonctionnaires ont par ailleurs été "suspendus ou licenciés, pour la plupart sans aucun chef d'accusation à ce jour".
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