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Turquie : à deux semaines des élections, le pouvoir durcit le ton à l’égard de l’opposition

Deux semaines avant les élections présidentielle et législatives en Turquie, Recep Tayyip Erdoğan et ses partisans présentent le parti d’opposition comme un ennemi du pays. Ce climat de tension laisse craindre les opposants du président sortant pour la sécurité du scrutin.
Article rédigé par franceinfo - Anne Andlauer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Recep Tayyip Erdogan, à Ankara, le 27 avril 2023. (HANDOUT / TURKISH PRESIDENCY PRESS OFFICE)

Dans deux semaines, le 14 mai, la Turquie tiendra des élections présidentielle et législatives cruciales pour l’avenir du pays. Le président Recep Tayyip Erdoğan, qui joue sa réélection, est au coude-à-coude dans les sondages avec son principal rival, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, soutenu par une large alliance d’opposition.

Et plus la date du scrutin approche, plus le pouvoir durcit son discours. Avec une stratégie éculée : instaurer un climat de tension, stigmatiser, criminaliser l’opposition. Süleyman Soylu, le ministre de l’Intérieur, a ainsi fait le parallèle entre la tentative de putsch de juillet 2016 et les élections du 14 mai. Il est allé jusqu’à assimiler le vote pour l’opposition à un vote pour l’Occident, présenté en ennemi de la Turquie :

"C’est net : le 14 mai 2023 est une tentative de coup d’État politique de l’Occident. Une tentative de coup d’État où tous les préparatifs sont en place pour éliminer la Turquie."

Süleyman Soylu

Chez les opposants, ces propos inquiètent. Les appels à la démission du ministre se multiplient. "Aborder les élections dans un tel climat de tension politique pose en soi un problème pour la sécurité du vote, estime ainsi Oğuz Kaan Salici, vice-président du CHP, Parti républicain du peuple, le principal parti d’opposition. Cette mentalité qui assimile le vote à un coup d’État pose un problème de sécurité." "Le fait que ces propos émanent du ministre de l’Intérieur nous montre l’ampleur du problème, poursuit Oğuz Kaan Salici. Nous exigeons des élections transparentes, et que les résultats annoncés soient fidèles aux bulletins mis dans les urnes."

L’opposition promet de déployer des observateurs dans chacun des quelque 192 000 bureaux de vote le 14 mai.

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