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Turquie : les manifestants continuent de défier le pouvoir

Ils se sont mobilisés pour un troisième jour consécutif de protestations contre le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un manifestant turc lors de heurts avec la police, à Istanbul (Turquie), dans la nuit de dimanche 2 juin à lundi 3 juin 2013.  (GURCAN OZTURK / AFP)

Troisième nuit de protestations en Turquie, où les opposants au gouvernement entendent bien montrer leur détermination. Des centaines de manifestants turcs ont occupé dimanche 2 juin la place Taksim d'Istanbul, désertée par la police après deux jours de violents affrontements. Plus tôt dans la journée, les forces de l'ordre sont intervenues alors que les protestataires se dirigeaient vers les bureaux du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué la chaîne d'information NTV.

Selon le ministère de l'Intérieur turc, la police a interpellé plus de 1 700 personnes dans ces manifestations contre le gouvernement. La plupart ont été remises en liberté. Un total de 235 manifestations ont été recensées contre le gouvernement islamo-conservateur dans tout le pays depuis le 28 mai, selon le ministère cité par l'agence de presse Anatolie.

La mobilisation se poursuit aussi à Ankara

Dans un quartier résidentiel d'Ankara, la capitale, plusieurs milliers de personnes ont continué à protester dans la soirée de dimanche, après avoir été brutalement délogées plus tôt par la police d'une place de la capitale. Les protestataires ont érigé des barricades sur une avenue très fréquentée afin d'empêcher les véhicules blindés de la police d'y accéder, ont expliqué des manifestants à l'AFP. La police a tiré à nouveau des capsules de gaz lacrymogène sur les protestataires mais la foule campait sur les lieux.

Dans la nuit de samedi à dimanche déjà, les échauffourées ont fait au moins une soixantaine de blessés parmi les forces de l'ordre et plusieurs manifestants ont été interpellés, selon les autorités. Le syndicat des médecins d'Ankara a pour sa part indiqué que 414 civils avaient été blessés, dont six souffrant de traumatismes crâniens graves.

"Gouvernement, démission"

Confronté à l'un des plus importants mouvements de contestation populaire depuis l'arrivée de son parti islamo-conservateur au pouvoir, en 2002, Erdogan a été contraint de lâcher du lest samedi en ordonnant à la police de se retirer de la place Taksim et du petit parc Gezi, à Istanbul, dont la destruction annoncée avait lancé la révolte en début de semaine. Dans cette ville, des barricades improvisées sont dressées dans toutes les rues menant à la place Taksim, et recouvertes de slogans comme "hukumet istifa" ("gouvernement, démission").

La France appelle "à la retenue"

Plusieurs pays alliés occidentaux, comme les Etats-Unis et le Royaume Uni samedi, puis la France dimanche par la voix de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, ont appelé le gouvernement turc "à la retenue" face aux manifestants.

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