La Turquie poursuit ses opérations contre le PKK kurde
Les opérations contre les rebelles kurdes avaient commencé avant les élections du 1er novembre 2015. Cette fois, fort sans doute de sa majorité absolue retrouvée à ces élections, , le régime d’Ankara passe à la vitesse supérieure. Selon l’AFP, 10.000 hommes sont engagés dans les combats appuyés par des chars et aussi par l’aviation.
L’offensive vise à déloger les membres du PKK des villes de Cizre et Silopi proches de la frontière avec la Syrie et l’Irak. Des F-16 ont même bombardé des camps du PKK en Irak, véritable base arrière des combattants kurdes. Même nettoyage dans la capitale d’Anatolie, Diyarbakir, dans le quartier de Sur.
En fait, selon le pouvoir turc, depuis la trève de 2012, ces villes étaient aux mains des militants du PKK qui en ont chassé les non Kurdes. 200.000 habitants ont quitté cette région. Mais la vie y devenait impossible, notamment sans services publics, fermés par les autorités. Ainsi, faute d’enseignants rappelés par Ankara, l’année scolaire est terminée dans la région. Sur le plan sanitaire, la situation n’est guère meilleure dans les hôpitaux privés de médecins.
Une lutte contre «des barbares»
Bien sûr Ankara en fait porter la responsabilité aux membres du PKK ou des jeunes milices du YDG-H (le Mouvement des patriotes révolutionnaires). Ils se sont barricadés dans les centres de ces villes, creusant des tranchées pour empêcher l’accès aux forces de l’ordre.
«Ils forcent les habitants à fuir, ils essayent de faire de ces régions des zones désertées» a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu lors d’un meeting des jeunes de son parti l’AKP (lien en anglais) «Nous faisons face à une organisation barbare qui veut former une jeunesse dont le rêve est de tuer et d’être tué.» a poursuivi Ahmet Davutoglu.
Selon le journal Libération, ces opérations sont une réponse aux déclarations d’autogestion lancés par certains maires des districts kurdes la région. Ankara y voit un défi à son autorité ainsi qu’aux institutions de la république.
Quant aux voix qui s’élèvent dans l’opposition et la société civile pour dénoncer ce recours à la force, Davutoglu ne veut pas les entendre. A Van dans l’est du pays, la police a dispersé une manifestation à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.
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