Emmanuel Macron met en garde la Turquie contre toute volonté d'"invasion" de la Syrie
De violents affrontements entre les forces turques et les combattants kurdes secouent mercredi des villages d'Afrine, enclave du nord-ouest de la Syrie pilonnée par les frappes aériennes.
Emmanuel Macron prévient le président Erdogan. Après les assauts menés conjointement par l'armée turque et ses alliés arabes syriens contre une milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie, le président français met en garde la Turquie contre toute velléité d'"invasion" du pays. "S'il s'avérait que cette opération devait prendre un autre tour qu'une action pour lutter contre un potentiel [risque] terroriste menaçant la frontière turque et que c'était une opération d'invasion, à ce moment, cette opération nous poserait un problème réel", a expliqué le chef de l'Etat, mercredi 31 janvier, cité par Le Figaro.
L'opération menée par la Turquie "suppose d'avoir des discussions et de prendre des décisions à la fois entre Européens, mais plus largement entre alliés. Car elle change la nature de cette incursion turque et c'est pour cela que je vais parler dans les prochains jours à nouveau avec Erdogan", a-t-il ajouté.
La Turquie dément tout projet d'invasion
"Le monde entier sait et doit savoir que la Turquie n'agit absolument pas dans une logique d'invasion", a réagi le Premier ministre turc, Binali Yildirim, lors d'une conférence de presse télévisée à Ankara. Selon lui, l'objectif de l'offensive d'Afrine est similaire à celui de l'opération Bouclier de l'Euphrate que la Turquie avait lancée en août 2016 dans un autre secteur du nord de la Syrie pour en chasser les jihadistes du groupe Etat islamique et les milices kurdes. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé que l'offensive ne s'arrêterait pas "avant l'élimination de la menace terroriste" à la frontière turque, en allusion aux YPG, considérés comme "terroristes" par Ankara.
Emmanuel Macron souhaite quant à lui "construire une véritable solution inclusive avec les Saoudiens, les Américains et les Egyptiens", a-t-il indiqué. "Je souhaite convaincre les Turcs et les Russes qu'on peut construire cette solution véritablement inclusive, et alors l'opposition syrienne viendra [aux négociations] et les Russes doivent y amener le régime [syrien]", a poursuivi le président français.
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