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À Istanbul, la peur des attentats "a pris le dessus sur l'envie de vivre"

Après le nouvel attentat qui a frappé une discothèque d'Istanbul dimanche, les commerçants craignent de voir la clientèle déserter leurs établissements. La tendance est déjà amorcée depuis plusieurs mois.

Article rédigé par Alexandre Billette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un policier turc à Istanbul, le 1er janvier 2017 (YASIN AKGUL / AFP)

Au lendemain de l'attentat qui a frappé une discothèque branchée d'Istanbul (Turquie) dimanche 1er janvier, tuant 39 personnes, l'ambiance est lourde dans la ville. Bars et cafés fonctionnent au ralenti... Mais le phénomène n'est pas nouveau. Dans son petit bistrot branché du centre-ville, voilà plusieurs mois que Kerim voit l'affluence diminuer. "On a commencé à le ressentir après le putsch raté du 15 juillet. La tendance s’est amplifiée après les attentats qui ont suivi. Les gens ont peur" explique-t-il. 

Il y a moins de consommateurs. Les gens ont même peur de sortir dans les rues

Kerim, gérant d'un bistrot à Istanbul

à franceinfo

Des habitants de plus en plus craintifs

La Turquie est secouée par une vague d'attentats depuis l'été 2015. En 2016, plus de 150 personnes ont été tuées dans le pays. Deux organisations visent régulièrement le pays : le groupe État islamique et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le 11 décembre dernier, un groupe radical kurde revendiquait une double attaque mortelle à Istanbul, près du stade de Besiktas.

Cette série d'attaques a plombé le tourisme en 2016. Les Turcs eux-mêmes commencent à bouder les sorties dans les lieux publics. "Je vais moins sortir je pense, acquiesce Hatice, une Stambouliote de 34 ans, après l'attentat du Nouvel An, revendiqué lundi 2 janvier par le groupe État islamique. C’est devenu dangereux. Avant, on se disait qu'il fallait sortir et se divertir davantage. On se disait qu'il fallait vivre davantage. Mais c'est vraiment devenu sérieux... La peur a pris le dessus sur l’envie de vivre." 

Tous les jours, ils nous tuent

Hatice, une habitante d'Istanbul

à franceinfo

À côté d'Hatice, une jeune femme refuse de s'exprimer au micro. "Mon pays est en train de mourir", souffle-t-elle simplement.

"Les gens ont peur" : à Istanbul, les commerçants constatent une baisse de fréquentation. Reportage d'Alexandre Billette.

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