Turquie : les manifestants continuent à défier le pouvoir jusqu'à Ankara
À la mi-journée, des milliers de
personnes ont envahi la place Taksim d'Istanbul, symbole de la contestation
lancée vendredi et durement réprimée par les forces de l'ordre turques — un
millier de blessés et 1.700 arrestations, selon des chiffres officiels. Amnesty International évoque la
mort de deux personnes, mais il n'y a eu aucune confirmation de source
officielle.
La gauche et l'extrême-gauche ont
rallié le mouvement et réclament la démission du gouvernement Erdogan. Craignant
un retour des forces de l'ordre qui s'étaient repliées sur ordre samedi
après-midi, les manifestants ont érigé des barricades faites de planches et de
carcasses de voitures. Les rues avoisinantes sont bouclées par des manifestants
bien décidés à en découdre avec la police.
"Islamisation" de la
société turque
Aucun incident violent n'a été
signalé à Istanbul, mais à Ankara, la capitale, les forces de l'ordre ont fait
usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour repousser un millier de
personnes qui avaient réussi à s'approcher des bureaux du Premier ministre.
Selon différentes sources, les affrontements auraient fait plus de 400 blessés
parmi les manifestants, et une soixantaine dans les rangs de la police.
À l'origine de ces manifestations,
un projet de rénovation urbaine dans le centre d'Istanbul qui prévoit le
déracinement de quelque 600 arbres. Mais c'est maintenant la politique
d'Erdogan, au pouvoir depuis 2002, qui est visée dans son ensemble. Le Premier
ministre turque est accusé de vouloir "islamiser" la société turque. Son
projet urbain passe notamment par la construction d'une mosquée place Taksim.
De nombreux pays occidentaux comme
les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France dimanche ont appelé le gouvernement
turc à la retenue.
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