Tunisie : les trois Femen condamnées à quatre mois de prison ferme
Pauline, Joséphine et
Marguerite ont payé au prix fort leur action devant le tribunal de Tunis le 29 mai dernier, condamnées toutes les trois pour atteinte aux bonnes moeurs et à la pudeur. Leur procès, prévu pour le 5 juin, avait été reporté d'une semaine. Elles avaient une nouvelle fois assumé leurs actes devant le tribunal lors de l'ouverture des débats.
Les trois jeunes femmes avaient mené leur action afin de dénoncer l'emprisonnement d'Amina,
militante Femen tunisienne emprisonnée depuis le 19 mai. Leur procès a suscité des réactions à travers le monde, et notamment à Madrid où trois autres activistes
ont manifesté mercredi devant l'ambassade de Tunisie pour demander leur libération, arborant sur leurs
torses nus : "Free Pauline", "Free Joséphine" et "Free
Marguerite".
Danièle Hillier, la mère de Pauline, regrette bien sûr la sévérité de la peine, mais elle se dit fière de sa fille, engagée pour les droits des femmes.
"On ne va pas arrêter "
Leur condamnation à une peine de prison ferme est évidemment un coup dur pour leurs soutiens à travers le monde. Au premier rang, Inna Shevchenko, la dirigeante de Femen, qui critique le régime tunisien "pour qui il est plus simple de mettre des filles en prison que de reconnaître que les femmes ont le droit de disposer librement de leur corps ".
La jeune femme d'origine ukrainienne l'affirme : "On est très en colère après ce verdict très dur et nous allons poursuivre nos actions en Tunisie, nous les préparons déjà, nous allons les élargir, les multiplier. On ne va pas arêter ". La défense des trois jeunes filles devrait faire appel de la peine prononcée.
Dans un communiqué publié dans la soirée, le ministère français des Affaires étrangères indique : "Alors que nous espérions une mesure de clémence, nous ne pouvons que regretter la sévérité de cette peine ".
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