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Trois Somaliens aux Assises de Rennes dans l'affaire du Tanit

En avril 2009, des pirates somaliens avaient pris en otage l'équipage du voilier breton Tanit. L'assaut des militaires français pour libérer les passagers avait coûté la vie au skipper. Ce lundi, le procès de trois Somaliens accusés notamment de "détournement de navire" s'ouvre devant la cour d'assises de Rennes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le procès des pirates somaliens présumés du Tanit
débute ce lundi devant la cour d'assises de Rennes. Ces trois Somaliens, âgés de 23 à
27 ans au moment des faits, sont accusés de "détournement de navire par violence ou menace, arrestation,
enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes commis
en bande organisée".

En avril 2009, ils ont
participé au détournement du voilier breton Tanit et ont pris en otage l'équipage
composé de Florent, Chloé et leur fils Colin et deux autres personnes. Une
unité d'élite de l'armée française était alors intervenue, tuant
accidentellement le skipper Florent
. La famille était partie de Vannes en juillet
2008 pour rejoindre le Zanzibar dans l'océan Indien. Selon son avocat, Chloé Lemaçon "est en colère contre l'Etat français " en raison de l'"opération hasardeuse " qui s'est achevée par la mort de son mari mais "elle n'a aucune colère contre ce militaire qui a tué son mari ".

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Tanit a-t-il pris des risques inconsidérés ?
 

Hervé Morin appelé à la
barre

La procédure judiciaire
de l'affaire du Tanit a été marquée par plusieurs recours. "J'attends
beaucoup de choses du procès
", a prévenu l'avocat d'un des prévenu, Me
Ronan Appéré. "J'ai fait citer à comparaître l'ancien ministre de la
Défense Hervé Morin
" car selon l'avocat "dès le départ dans cette
affaire tout a été fait par la Marine nationale, le ministère de la Défense,
pour que l'on ne sache pas la vérité
", a-t-il ajouté.

L'avocate d'un autre des
prévenus, Me Catherine Glon, déplore un procès dont son client ne comprend pas
la complexité. Issu "d'un milieu d'une très grande pauvreté ", ce
Somalien a, selon elle, "très peur " de ce procès en raison de son incompréhension
du système judiciaire français.

Elle regrette notamment
que dans cette affaire "ceux qui ont monté l'opération (de piraterie,
ndlr) sont identifiés, on sait dans quels villages ils habitent en Somalie,
mais ils n'ont jamais été interpellés
".

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