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Trêve à Gaza entre Palestiniens et Israéliens

Israël et le Hamas ont conclu un cessez-le-feu qui est entré en vigueur à 20 heures, heure française. C'est l'Égypte, lieu d'intenses tractations diplomatiques qui a annoncé cette trêve entre l'État hébreu et les groupes armés palestiniens après huit jours de bombardements et de tirs de roquettes qui ont fait plus de 140 morts côté palestinien et cinq côté israélien. Malgré la trêve, Israël ne lèvera pas le blocus de Gaza qui était demandé par le Hamas.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Ahmed Zakot Reuters)

L'annonce d'une trêve à
Gaza est venue des autorités égyptiennes. Avec à ses côtés la
secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le ministre égyptien des Affaires
étrangères, Mohamed Amr, a annoncé au Caire que la trêve entrait en vigueur
ce mercredi à 20h00, heure française.

"Les efforts menés
ont abouti à un accord de cessez-le-feu afin de rétablir le calme et de mettre
fin à l'effusion de sang." (ministre égyptien des Affaires étrangères)

Côté égyptien, on
précise que l'accord prévoit la fin des "assassinats " ciblés et des
"incursions " israéliennes dans la bande de Gaza. La liberté de
mouvement des Palestiniens devrait également être facilitée.

Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, a remercié le président égyptien Mohamed Morsi pour ses efforts de médiation. Elle a ajouté que le
nouveau gouvernement égyptien avait fait preuve dans cette crise de
"responsabilité et d'esprit de décision ".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé mercredi à Israël et au Hamas de respecter le cessez-le-feu et a rendu hommage aux efforts diplomatiques du président égyptien Mohamed Morsi.

Benjamin Netanyahu "laisse
une chance
"

Les services du Premier
ministre israélien ont fait savoir que Benjamin Netanyahu, lors d'un entretien
téléphonique avec le président américain Barack Obama, avait dit sa volonté de "laisser
une chance à ce cessez-le-feu
", tout en n'excluant pas de nouvelles actions si
la trêve n'était pas respectée.

Israël et les Etats-Unis vont combattre conjointement la contrebande d'armes en provenance d'Iran, a déclaré mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Selon la radio publique israélienne, la trêve devrait préluder à un
accord de cessez-le-feu durable en vertu duquel les belligérants
s'engageraient mutuellement à stopper les frappes et les tirs de
roquettes. Un mécanisme de surveillance serait mis en place par
l'Egypte. Mais malgré cet accord, l'Etat
hébreu ne lèvera pas le blocus de la bande de Gaza.

Le Hamas respectera la trêve si Israël en fait autant

Khaled Mechaal, le chef en exil du bureau politique du Hamas, a estimé mercredi qu'Israël avait échoué dans son "aventure " dans la bande de Gaza et s'était rallié aux conditions posées par les Palestiniens.

Khaled Mechaal assure que si les Israéliens respecteraient la trêve, les Palestiniens en feraient de même. Même chose en cas de non-respect de la part de l'Etat hébreu. A noter que des activistes palestiniens ont tiré 12 roquettes sur l'État hébreux dans l'heure qui a suivi l'entrée en vigueur de la trêve.

Le responsable du Hamas a remercié l'Egypte pour le rôle qu'elle a joué dans l'accord de cessez-le-feu qui vient d'entrer en vigueur et a fait de même avec l'Iran, cette fois pour avoir armé et financé les Gazaouis en dépit de divergences dans la crise syrienne.  

Scènes de joie à Gaza

Des célébrations de victoire, ont éclaté mercredi soir dans la bande de Gaza peu après l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas.

Des tirs de célébration, des pétards et des chants de "Allah akbar " (Dieu est le plus grand), la résistance a triomphé " ont retenti à travers les rues du territoire palestinien. Quelque 300 personnes ont manifesté devant le principal hôpital de Gaza, Al-Chifa, brandissant des drapeaux palestiniens et égyptiens.

Sur leurs comptes Twitter, les correspondants de France Info à Gaza confirment.

L'Egypte, État clé

"L'annonce d'une trève ne pourra se
faire que par l'Égypte
", avait prévenu le Hamas. Le pays était
pressé par les Occidentaux pour aider à obtenir une trêve. 

Le
président égyptien Mohamed Morsi a mené depuis plusieurs
jours une médiation importante. Le Caire a été la place tournante des
efforts
diplomatiques avec la visite d'Hillary Clinton, du secrétaire général
de
l'ONU Ban Ki-moon, des responsables turc, allemand et du Qatar.
Une
délégation du Hamas était au Caire pour des négociations supervisées par
les renseignements égyptiens.

Elu en juin, le président égyptien
est membre des Frères musulmans,
un mouvement dont est issu le Hamas. L'Égypte est lié depuis 1979 par
un traité de paix avec Israël, et a une longue expérience de
médiation avec l'Etat hébreu voisin.

De nouvelles violences mercredi

La trêve annoncée par l'Egypte vient clore une nouvelle journée de violences. De nouvelles frappes israéliennes ont tué six Palestiniens mercredi, portant à 17 le nombre de personnes décédées
dans ces raids depuis le début de la journée.

Dans la matinée, une explosion dans un bus en face du ministère de la Défense
à Tel-Aviv, a fait une dizaine de blessés, dont trois graves
. Le porte-parole du gouvernement a
aussitôt évoqué une attaque terroriste.

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