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Fin de l'opération Barkhane : "Une décision logique et équilibrée", souligne le député Jean-Michel Jacques

Emmanuel Macron a annoncé la fin prochaine de l'opération Barkhane "en tant qu'opération extérieure" au Sahel.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Un soldat de l'armée française patrouille dans une zone rurale lors de l'opération Barkhane dans le nord du Burkina Faso, le 12 novembre 2019. (MICHELE CATTANI / AFP)

"L'annonce de la transformation de l'opération [Barkhane] par le président de la République est une décision logique, une décision équilibrée qui est tout simplement issue des différents résultats positifs que nous avons eus sur le terrain depuis plusieurs mois", estime jeudi 10 juin sur franceinfo Jean-Michel Jacques, député LREM du Morbihan, vice-président de la commission de la Défense nationale et des forces armées. Emmanuel Macron a annoncé une réduction de la présence militaire française du Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d'une "alliance internationale" associant des Européens. "Nos partenaires africains ont une avancée majeure sur le terrain. Ce qui permet un désengagement de nos forces".

franceinfo : C'est un aveu d'échec de l'opération Barkhane. La France n'avait pas le choix ?

Jean-Michel Jacques : Pas du tout, au contraire. L'annonce de la transformation de l'opération par le président de la République est une décision logique, une décision équilibrée qui est tout simplement issue des différents résultats positifs que nous avons eus sur le terrain depuis plusieurs mois. Comme nous l'avions déjà dit, nos partenaires africains ont une avancée majeure sur le terrain. Ils sont de plus en plus présents à différents endroits, ce qui permet un désengagement de nos forces qui est nécessaire parce que nous n'avons à aucun moment eu vocation de toute façon, à rester éternellement sur le terrain. il n'y a pas que l'action militaire qui compte. Mais il y a aussi l'action sécuritaire, politique et le développement de ces pays. D'où l'Alliance Sahel. Et puis, finalement, cette volonté de s'appuyer sur différents piliers au niveau international, avec d'autres forces. Pas uniquement avec la France.

Pour vous, la France a-t-elle pu mener des actions qui ont permis de faire avancer les choses au Sahel ?

La France a été exemplaire par son engagement. Elle a permis d'éviter le pire. Elle a permis de faire monter en puissance nos partenaires africains qui, depuis maintenant plusieurs mois, s'approprient le terrain. Mais comme la situation reste complexe et n'est pas uniquement militaire, à côté de ça, il faut, bien entendu, que nous continuions à développer économiquement ces différents territoires, mais aussi que nos partenaires développent aussi l'aspect politique et l'aspect sécuritaire.

"Ce n'est pas à la France de porter éternellement tout."

Jean-Michel Jacques, député LREM du Morbihan

à franceinfo

Finalement, ce qui se fait est plutôt vertueux. On a une internationalisation de la situation. On le voit aussi, à travers l'engagement de nos partenaires européens par rapport à la force Takouba.

On a du mal à voir, justement, comment cette force européenne Takouba pourrait réussir là où Barkhane s'est enlisée...

Barkhane ne s'est pas enlisée du tout, je ne peux pas vous laisser dire ça. On en a pour des décennies avec le jihadisme. Mais tout le monde l'a dit ce n'est pas nouveau. Mais par contre, ce qui est important, c'est de pouvoir maintenir cet état de sécurité pour que le développement puisse se faire au mieux. Finalement, il y a des forces internationales qui se positionnent. Et puis, il y a surtout, et c'est l'essentiel, nos partenaires africains qui montent en puissance et prennent leur juste part. Et donc, on est finalement à un moment où il est temps de changer le format tout en restant tout de même sur place parce que ce n'est pas un désengagement total, en tout cas, je ne l'ai pas entendu comme ça, mais simplement une transformation qui est tout simplement logique parce qu'elle est issue d'une montée en puissance de nos partenaires africains.

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