Bernard Cazeneuve refuse de transmettre aux maires les noms des fichés S de leurs communes
Dans une interview accordée au "JDD", le ministre de l'Intérieur se justifie en avançant la nécessaire confidentialité des enquêtes.
Bernard Cazeneuve ne cédera pas à la demande des maires. Dans un entretien au JDD, Le ministre de l'Intérieur exclut de transmettre aux maires les noms des fichés S de leurs communes, comme certains le demandent. Le locataire de la place Beauvau invoque la nécessité de la confidentialité pour les enquêtes.
Les fichés S (pour sûreté de l'Etat) "sont surveillés et non judiciarisés, ce qui indique que leur dangerosité n'est pas avérée", et "la communication d'une fiche S est impossible" pour des raisons juridiques, souligne-t-il. "Cette confidentialité est aussi la condition de l'aboutissement des enquêtes", poursuit le ministre.
"Nos efforts paient"
"D'un autre côté, nous devons trouver un dispositif qui permette d'associer les maires au processus de prévention et de déradicalisation et qui n'obère pas l'efficacité des services de renseignement - ce que les élus, dans leur immense majorité, comprennent très bien. Nous le faisons", assure Bernard Cazeneuve.
"Par contre, vouloir placer en détention des individus qui n'ont commis aucun crime au seul motif qu'ils ont retenu l'attention des services, c'est inefficace et contraire à la Constitution" et aux "valeurs de la République", réaffirme-t-il en visant Nicolas Sarkozy. Le candidat à la primaire de la droite a annoncé que s'il était réélu président il organiserait un référendum sur "la mise en internement administratif des fichés S les plus dangereux".
Ce mélange d'électoralisme, de cynisme conduit à user de toutes les outrances dans le but de gagner une élection sans mesurer leurs conséquences.
Bernard cazeneuve évoque dans l'article l'arrestation de 355 personnes en lien avec des réseaux terroristes depuis janvier. "Nos efforts paient" dans la lutte antiterroriste, juge-t-il, notamment en matière de décryptage des communications chiffrées. "On estime à moins d'une vingtaine le nombre de ceux qui ont réussi à quitter notre pays depuis le début de l'année", dit-il par ailleurs. Actuellement, il y a "17 mineurs combattants" français recensés en zone irako-syrienne, ajoute-t-il.
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