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Vladimir Poutine renforce la défense de Bachar al-Assad et du pays alaouite
Mieux informé que les Américains sur la situation de Bachar al-Assad à l'intérieur, le président russe a donné un brusque coup d’accélérateur à sa stratégie en Syrie. Il renforce son dispositif en territoire alaouite avec le double objectif déclaré de lutter contre le terrorisme de Daech et de défendre un régime allié. Une posture qui fait craindre à Washington une réédition du scénario ukrainien.
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Depuis plusieurs jours, médias américains et réseaux sociaux, selfies de soldats russes à l’appui, relaient des informations faisant état d’un renforcement de la présence russe en Syrie.
Installer une base aérienne dans la région de Lattaquié
Installation de préfabriqués pour des centaines de personnes, acheminement par cargo géant Antonov d’un détachement et de matériel, dont une tour de contrôle aérien mobile... sont autant de signes de l’édification d’une base dans la région de Lattaquié, fief de Bachar al-Assad et principale ville côtière du pays alaouite, sa communauté.
De fausses informations propagées par les «services de renseignements occidentaux» selon Damas, de la pure routine selon Moscou, qui entretient déjà des installations logistiques militaires dans le port de Tartous, l’autre ville portuaire de la région alaouite.
Arguant du précédent libyen qui avait débouché sur la chute de Mouammar Kadhafi, Vladimir Poutine a fait de la protection de son allié traditionnel au Proche-Orient la clé de voûte de sa stratégie dans la zone.
Certes, il n’ignore pas que le périmètre sous contrôle de Bachar al-Assad se rétrécit un peu plus chaque jour. Chute de roquettes la nuit dans des quartiers de Damas, combats inter-rebelles pour le contrôle de quartiers périphériques.
Même Lattaquié et son arrière-pays, zone de repli potentielle pour le pouvoir en cas de percée de Daech ou de son rival le Front al-Nosra, ne sont plus à l’abri d’attentats ou de tirs de l’opposition. Mais le président russe maintient le cap.
Une solution avec ou sans Bachar
Parallèlement aux dispositions sur le terrain, la diplomatie moscovite s’active à nouer des contacts tant avec les différents courants de l’opposition syrienne qu’avec les chancelleries iranienne, saoudienne ou égyptienne pour arracher une solution. Avec ou sans Bachar si la solution russe le nécessitait.
En cas d’échec, la Russie serait en tout cas pré-positionnée pour défendre la communauté alaouite, une minorité régionale qui se retrouverait menacée de représailles par une population sunnite vivant au rythme des bombardements indiscriminés depuis plus de quatre ans.
Attentif au renforcement de la présence militaire russe, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a appelé son homologue Sergueï Lavrov pour exprimer ses craintes d’un risque d’escalade du conflit.
Washington doute des démentis de Moscou
«Très préoccupés» par la situation, les Etats-Unis ont demandé à la Grèce et à la Hongrie de ne pas ouvrir leur espace aérien aux cargos militaires russes qui passent finalement par le Caucase, l’Iran et l’Irak.
Echaudés par le précédent ukrainien, un responsable américain a confié à l’AFP: «Nous jugeons la Russie sur ses actes et non sur ses paroles», tout en rappelant les démentis de Moscou sur l’implication de ses troupes dans les combats, alors qu’elle ne faisait aucun doute pour Washington.
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