Cet article date de plus de huit ans.

Qui sont les combattants étrangers de Daech ?

Au moins un Français figure parmi les sept kamikazes qui ont mené les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Depuis la proclamation de l'«Etat islamique» en juin 2014, l'organisation terroriste a attiré des milliers de djihadistes étrangers dans ses rangs. Combien sont-ils? D'où viennent-ils? Qui les forme? Des éléments de réponse basés sur des études menées par les Nations-Unies.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des combattants de Daech dans une vidéo de propagande diffusée en août 2015. (AFP/Capture d'écran d'une vidéo de propagande)

10.000, 20.000, 50.000... Le nombre des combattants de Daech est un pur mystère. Le groupe terroriste ne dit rien sur ses effectifs et les décomptes des experts du renseignement varient parfois du simple au double.

Une chose est sûre, il s’agit d’une organisation regroupant des milliers d’hommes et de femmes venus d’Europe, d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique.
S’il est impossible de connaître de manière fiable leur nombre exact, des estimations établies par l’ONU les chiffrent à plus de 30.000 combattants.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a, quant à lui, parlé fin juin d'une «armée terroriste» qui regrouperaient entre 30.000 et 40.000 hommes dont 15.000 volontaires étrangers.

Plus de 80 pays concernés
L’équipe d’experts des Nations-Unies qui a mené des consultations avec plusieurs Etats membres affirme que les combattants étrangers sont originaires de plus de 80 pays.
Le rapport de 39 pages publié fin 2014 ne dresse pas de liste exhaustive.
Mais selon un décompte du site arabe de la chaîne américaine CNN publié fin aôut, la Tunisie serait le principal fournisseur de djihadistes avec 3000 hommes. Elle est suivie de près par l’Arabie Saoudite et la Jordanie. Quinze pays européens sont repertoriés avec la France en première position.
 
L’afflux des combattants étrangers
Les premiers combattants étrangers sont arrivés en Syrie dès 2011 en réponse à des appels au combat. Mais c’est la chute de la ville irakienne de Mossoul, en Irak, tombée aux mains du groupe de l’Etat islamique en juin 2014, qui a renforcé l’arrivée de nouvelles recrues. «Ce succès apparent et le contrôle d’une grande partie de la frontière syro-irakienne a favorisé l’afflux de combattants terroristes étrangers», souligne le rapport de l’ONU.
 
Recrutement Accueil et formation
Les djihadistes en herbe sont recrutés sur les réseaux sociaux, par contact personnel et prosélytisme, selon les rapports de l’ONU. La propagande est habilement diffusée pour toucher les étrangers. Un discours du porte-parole du groupe Abou Mohamed Al-Adnani a par exemple été traduit en 7 langues.

La deuxième étape consiste à les accueillir et à veiller à leur bien-être. Pour cela, Daech a mis en place un «ministère» qui prend en charge les militants étrangers. Ils sont logés, armés et entraînés. Leur formation militaire serait assurée par d’anciens officiers de l’armée irakienne.  
 
Profil des djihadistes étrangers
Il n’existe pas un profil uniforme des combattants étrangers de Daech mais la majorité d’entre eux sont jeunes et ont moins de 30 ans. Ils sont souvent binationaux et détenteurs de passeports européens, ce qui expliquerait peut-être leur facilité à se déplacer.

Les djihadistes étrangers sont issus de milieux sociaux variés mais une minorité d’entre eux sont diplômés.
Plusieurs d’entre ont déjà été condamnés pénalement et ont purgé des peines de prison, selon les informations receuillies par l’ONU.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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