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Offensive en Syrie : "ll faut cesser d'être frileux par rapport à la Turquie, ce n'est pas un État qui doit imposer sa loi", réagit Jean-Christophe Lagarde

"La France comme l'Europe et les États-Unis doivent réagir", estime le député UDI, président du groupe d'études sur les kurdes à l’Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
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Le président des centristes de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, le 10 septembre 2019 à l'Assemblée nationale. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Alors que l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie se poursuit, "la France comme l'Europe et les États-Unis doivent réagir", a déclaré Jean-Christophe Lagarde, député et président de l’UDI, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées et président du groupe d'études sur les kurdes à l’Assemblée nationale, vendredi 11 octobre sur franceinfo. Pour lui, "il faut cesser d'être frileux par rapport à la Turquie". "Il y a eu une réaction lorsque la Russie a envahi une partie de l'Ukraine et de la Crimée", a-t-il rappelé.

Un "chantage odieux et inhumain"

Jean-Christophe Lagarde a dénoncé "la menace permanente, le chantage odieux, inhumain de monsieur Erdogan". Le président turc "menace d'utiliser 3,6 millions de personnes comme arme de guerre contre l'Union européenne, si on l'empêche de faire sa guerre et de massacrer les Kurdes", a-t-il ajouté.

"La France doit agir mais pas sans l'Europe", a estimé le député. Selon Jean-Christophe Lagarde, l'Union européenne a des moyens de faire pression sur la Turquie : "50% des exportions de la Turquie vont vers l'Europe, soit 84 milliards d'euros."

Si Erdogan veut jouer avec les migrants, on peut jouer avec ses salariés, ses travailleurs et ses entreprises et bloquer toute les importations venant de la Turquie.

Jean-Christophe Lagarde, député UDI

à franceinfo

Jean-Christophe Lagarde a dit approuver aussi la proposition de François Hollande de suspendre la participation de la Turquie à l'OTAN. "Ce n'est pas un pays ami. Pendant toute la guerre contre Daech, ils ont laissé passer des camions d'essence qui permettaient de financer la guerre de Daech, ils ont traficoté avec eux, joué double jeu. Ce sont théoriquement nos alliés, en réalité ils jouent permanence contre nous et ont un jeu trouble avec les barbares de Daech".

"Les Kurdes qui ont combattu Daech avec nous, nous ont aidés à libérer ces territoires, vont être massacrés et occupés à combattre les Turcs pendant que Daech peut se reconstruire" prévient Jean-Christophe Lagarde qui a proposé que l'ONU fasse "adopter respecter un couloir d'exclusion aérienne pour que les avions turcs cessent de bombarder des combattants kurdes".

"Si Trump réfléchissait au-delà d'un Tweet"

"Il faut cesser d'être frileux par rapport à la Turquie, ce n'est pas un État qui doit imposer sa loi. On est capables de s'opposer à Vladimir Poutine, et on laisse monsieur Erdogan faire : l'état d'urgence, l'enfermement des journalistes, des universitaires, des policiers, les massacres dans le Kurdistan turc, puis syrien…", a énuméré Jean-Christophe Lagarde.

Sur le rôle des États-Unis dans cette offensive, le député a visé Donald Trump, qui porte selon lui "une responsabilité énorme sur ce qui vient de se passer". "Retirer les soldats américains a laissé la porte ouverte à Erdogan pour assassiner les alliés des américains. Si Trump réfléchissait au-delà d'un tweet, il se demanderait qui va accepter d'être allié des Américains à l'avenir. Il n'y aura plus personne pour nous aider demain".

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