Les combattants de Daech fuient Mossoul pour Raqqa
Le président François Hollande s’inquiète de voir des combattants de Daech fuir Mossoul. «Nous ne pouvons pas admettre qu'il puisse y avoir simplement, comme réussite, une évaporation de ceux qui étaient à Mossoul, vers d'autres lieux où ils pourraient là encore mener des actions.»
Par ces mots, le président français ne fait que confirmer ce que les médias locaux avancent depuis des semaines. A l’approche de l’attaque de Mossoul par les forces irakiennes et ses alliés, les djihadistes ont pris la route, direction Raqqa en Syrie. Le site internet ARA News parle même d’une voie non officielle, reliant Mossoul à Raqqa. Un axe créé par les terroristes afin de relier leur deux capitales.
Par cette route, la route de Ba’aj, au sud de Sinjar, des centaines de combattants de Daech passent avec armes et bagages, parfois en famille, poursuivre le combat à Raqqa. Des informations, confirmées par des officiers Peshmerga et des sources locales dans la ville frontalière de Margada. 90 combattants et 25 familles sont arrivés samedi 15 octobre. Pour l’heure, aucun plan n’existe pour leur barrer la route au sud de la ville de Sinjar.
Bonne ou mauvaise chose ?
Cette fuite, visiblement peu freinée par les troupes de la coalition anti Daech, n’est pas en soi une mauvaise nouvelle. Elle simplifie la bataille de Mossoul dont la perte n’est visiblement pas stratégique pour les islamistes, et débarrasse l’Irak des djihadistes (en partie du moins). Il sera temps, après, de poursuivre le combat en Syrie.
Côté négatif, il y a cette dispersion dont parle le président français. Où vont les combattants de Daech ? Racca est-elle la destination finale ? Les pays européens redoutent, bien sûr, un retour «au pays» des combattants étrangers, un retour lourd de menaces. Les militaires russes ont à peu près la même vision des choses, et une solution radicale rapporte le site spécialisé Opex360. Pour Valeri Guerassimov, chef d’état-major, il faut liquider les combattants.
« Nous espérons que nos partenaires de la coalition internationale ont conscience de ce qu’il peut advenir de ces groupes armés de l’État islamique en déroute », a-t-il déclaré, ce 19 octobre. « Il ne faut pas chasser les terroristes d’un pays à l’autre, mais les détruire sur place ».
Pour Daech, enfin, cela signifie un regroupement des forces bien utile pour défendre Raqqa qui visiblement sera d’ici peu l’unique place à défendre.
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