La surenchère dans l'horreur des vidéos de Daech
Dès janvier 2013, dans son ouvrage Al-Qaïda par l’image, Abdelasiem El Difraoui analysait «la propagande du djihad global» mise en place à l’époque par le seul al-Qaïda. L’auteur met en avant le rôle de la production audiovisuelle, véritable colonne vertébrale du prosélytisme djihadiste.
Aujourd’hui, avec les productions de Daech, on assiste à une surenchère dans l’horreur. La vidéo sert à la fois à terroriser l'adversaire potentiel, à inspirer la soumission et bien sûr à favoriser le recrutement des futurs djihadistes
L'internet est aussi facteur de lien. Il crée une communauté du djihad qui brise l'isolement que peut connaître le candidat au martyre. Ainsi, on remarque que le djihadiste n'est pas forcément issu d'un milieu musulman. Il peut être catholique ou athé. Venu de Bretagne ou de Normandie. Grace au web, il acquiert les codes et les modes, prêt à rejoindre les rangs des combattants.
La fascination qu'exercent ces vidéos chez certains jeunes est par moment paradoxale. Ce public finalement dans la «norme», publiant des «lolcats» et autres, se laisse séduire par une ultra-violence, une brutalité digne des jeux vidéos les plus sanglants. Ces jeunes ne semblent plus faire la part de ce qui est réel et de ce qui relève de la fiction.
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