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La persécution des homosexuels par Daech inquiète l’ONU

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont tenu le 24 août 2015 une réunion consacrée à la traque des homosexuels irakiens et syriens par le groupe de l’Etat islamique. Ils ont entendu plusieurs témoignages.

Eléonore Abou Ez

France Télévisions

Publié le 26/08/2015 16:39 Mis à jour le 26/08/2015 21:09

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L'ambassadrice américaine à l'ONU et le réfugié syrien Subhi Nahas après la réunion consacrée à la persécution des homosexuels. (AFP/ Rick Barjonas)

«Les homosexuels sont jetés des toits et lapidés par des foules en liesse qui réagissent, y compris les enfants, comme s’ils étaient à un mariage», témoigne Subhi Nahas lors d’une réunion à huit clos au siège des Nations-Unies à New York.Ce ressortissant syrien, originaire d’Idlib, a fui les persécutions de son pays et travaille désormais pour une organisation d’aide aux réfugiés aux Etats-Unis.

La traque des gays
Un Irakien qui témoignait par téléphone depuis un lieu tenu secret au Proche-Orient, garde l’anonymat par crainte d’être reconnu. Il a raconté comment les militants islamistes de Daech traquent les homosexuels «Ils les chassent un par un. Quand ils capturent quelqu’un, ils inspectent son téléphone, ses contacts et ses amis sur Facebook. C’est comme un effet domino. Si l'un tombe, les autres tomberont aussi». Il explique avoir été victime de brutalités de la part des forces de sécurité irakiennes avant même l’arrivée du groupe de l’Etat islamique dans sa ville.

Exécutions pour «sodomie»
L’organisation de Daech qui contrôle des grandes parties de territoires en Irak et en Syrie, a revendiqué au moins 30 exécutions pour «sodomie» selon Jessica Stern.
La directrice de la Commission internationale des droits des gays et lesbiennes qui participait à la réunion de l’ONU a précisé que le groupe islamiste a diffusé depuis un an, sept vidéos ou photos en ligne montrant les exécutions de personnes suspectées d’être homosexuelles.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, des membres de l’Etat islamique ont jeté, en juillet 2015, deux hommes qu’ils accusaient d’être homosexuels du haut d’un immeuble de Palmyre, en Syrie avant de les lapider. Si la réunion de l’ONU n’apporte pas de solutions à cette violence, elle a le mérite de mettre sur le devant de la scène la traque des homosexuels par l’organisation de l’Etat islamique, passée souvent sous silence.