C'était évidemment le sujet attendu de ce G20 à Saint-Petersbourg. La situation en Syrie a été évoquée lors du dîner des chefs d'État jeudi soir. "J'en remercie le président Poutine, il n'y était pas obligé " a d'ailleurs précisé François Hollande lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi après-midi. Quelques minutes auparavant, le chef de l'État a pu évoquer la situation, et l'hypothèse d'une intervention contre le régime de Bachar al-Assad, au cours d'une réunion avec le président américain Barack Obama."Il n'a jamais été question quela France intervienne seule. Non pas qu'elle n'en ait pas la puissancemilitaire, mais simplement, ce genre d'actions nécessite une coalition large.C'est donc cohérent d'attendre le Congrès, et le rapport des inspecteurs. Une fois détenant cesinformations-là, je m'adresserai à la Nation etje prendrai une décision"Passé ce rendez-vous avec l'allié américain, dont le président cherche à obtenir l'aval du Congrès la semaine prochaine, François Hollande a aussi fait l'inventaire des divisions au sein de la communauté internationale. Mais le chef de l'État avertit : "La différence n'estpas entre ceux qui veulent une solition politique et ceux qui n'en veulent pas.Elle est entre ceux qui veulent une solition politique immédiate et rapide, etceux qui font semblant d'en vouloir une et qui la repoussent sans cesse. Uneaction militaire permettrait d'accélérer cette solutionpolitique. "Désaccords persistantsLe G20 a donc été l'occasion une nouvelle fois d'afficher les divisions. François Hollande l'a une nouvelle fois répété, la France a "suffisamment d'indices " pour affirmer que le régime syrien a bien mené l'attaque chimique du 21 août dernier, à l'origine de l'indignation internationale. Mais la France n'est pas si isolée que cela, promet-il.Mais "d'autres pays, et notamment la Fédération de Russie,contestent, et prétendent – le président Poutine l'a rappelé dans sa conférencede presse – que ce serait l'opposition qui aurait gazé sa propre population pourprovoquer une intervention " a souligné le chef de l'État.Une solution avec ou sans l'ONUSi François Hollande attend le résultat du vote de la semaine prochaine au Congrès américain, il semble prendre ses distances avec l'ONU : "Sur l'intervention, si elle devrait avoirlieu dans le cadre de l'ONU ou hors du cadre de l'ONU si le conseil de sécuritéétait bloqué, la France serait prête à prendre cette reponsabilité. La Frances'associerait à une coalition qui va se former dans cette perspective. " Le chef de l'État précise également que, si la France doit intervenir, elle ne visera que "des cibles militaires "."L'action militaire peut accélérer la solution politique"Pour autant, le président français s'en remet au rapport des inspecteurs de l'ONU, qui ont eu accès à la zone soumise à un bombardement chimique le 21 août dernier, parlant toutefois seulement d'un "élément d'appréciation ".François Hollande est également, avec un peu d'ironie, revenu lors de sa conférence de presse sur l'entretien avec Bachar al-Assad publié cette semaine dans Le Figaro : "On ne remerciera jamais assez le Figaro pour son sens civique que d'avoir permis à l'opinion française d'être éclairée par l'interview de ce dictateur. Maintenant, nous savons qu'il veut liquider son opposition ".►► À LIRE Bachar al-Assad lance un avertissement à la France