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Syrie : tentatives de médiations internationales sur fond de répression

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est rendu hier à Damas pour tenter de faire cesser la répression sanglante de la révolte syrienne. Il a rencontré Bachar al-Assad et une mission de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du sud est attendue aujourd'hui. Mais ces tentatives de médiations ont jusqu'à présent échoué, et plus de 30 personnes ont encore été tuées hier.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Nous avons eu l'occasion de parler de façon claire et nette des mesures à prendre pour que l'armée et le peuple ne se retrouvent pas face à face, que des événements comme ceux survenus à Hama ne se reproduisent pas ”. A son retour à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est voulu optimiste. Il espère que les six heures de discussions qu'il a eu avec Bachar al-Assad permettront de “mettre fin aux effusions de sang ”, mais il ne peut cacher ses doutes en précisant que les “prochains jours seront décisifs ”.

Même objectif pour la “troïka” diplomatique qui débarque aujourd'hui à Damas. Des émissaires du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du sud comptent aussi tenter de faire fléchir le pouvoir syrien et aider à mettre sur les rails un véritable processus politique. Par ailleurs, la Russie a aussi tenté d'agir en ce sens de son côté : le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s'est entretenu avec son homologue syrien par téléphone.

Mais encore faudrait-il que Bachar al-Assad en ait envie. Et de ce côté là, la mission internationale risque d'être compliquée, car le président syrien a encore affirmé hier qu'il ne lâcherait rien : “nous n'allons pas fléchir dans la poursuite des groupes terroristes ”, a-t-il déclaré après sa rencontre avec Ahmet Davotoglu.

ministre turc en syrie

Des déclarations d'autant plus lourdes de sens qu'elles n'ont pas tardé à se traduire en actes hier. Les militaires ont poursuivi leurs opérations de ratissage dans plusieurs villes. L'épicentre de la répression s'est déplacé à Deir Ezzor, sur les bords de l'Euphrate. Des chars l'ont pris d'assaut et au moins 34 civils ont été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme : “les cadavres sont dans les rues. Des chars se trouvent sur la place al-Hourriya où d'énormes manifestations se sont déroulées ”, s'inquiète l'ONG. Au moins 17 autres personnes, dont un enfant de 13 ans et un homme torturé en prison, ont été tuées hier en Syrie.

Quant à la ville de Hama, elle est toujours en situation de siège : “l'armée empêche toute entrée de produits alimentaires comme les
légumes, le pain ou la farine
”, raconte un militant sur place.

Face à cette répression, d'autres pays choisissent une ligne plus ferme, au moins verbalement à l'égard de Damas, comme l'avaient déjà fait certains pays arabes. Hier, l'Egypte post-révolutionnaire a joint sa voix à ces condamnations, affirmant que Damas s'orientait vers “un point de non retour ”.

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