Syrie : pour Hollande, la France peut agir sans les Britanniques
"Toutes les options sont sur la table. La France veut une action proportionnée et ferme contre le régime de Damas ", ce sont les déclarations de François Hollande dans une interview accordée au Monde, datée de samedi.
Car les questions étaient nombreuses autour de l'attitude française, après que le Parlement anglais a refusé le principe d'une intervention en Syrie dans la nuit. Intervention armée ? Dans quel but ? Avec qui ? Le président français a évoqué les objectifs d'une intervention en Syrie, mais aussi la manière utilisée.
Hollande a-t-il confirmé que la France interviendrait en Syrie ?
Oui, même si le Président français reste évasif sur la forme exacte que prendrait une intervention. "Le massacre chimique de Damas ne peut ni ne doit rester impuni. (...) Je ne suis pas favorable à une intervention
internationale qui viserait à 'libérer' la Syrie ou à renverser le
dictateur, mais j'estime qu'un coup d'arrêt doit être porté à un régime qui
commet l'irréparable sur sa population ", a expliqué François Hollande.
Le président a aussi tenu à souligner qu'il ne s'agirait pas d'une guerre à proprement parler. "Je ne parlerai pas d'une guerre, mais de la sanction d'une violation monstrueuse des droits de la personne humaine. Elle aura valeur de dissuasion ", a-t-il indiqué.
Avec qui ?
Le président n'a pas expliqué clairement qui participerait à l'intervention, mais il a annoncé qu'il était tout à fait envisageable d'agir sans les alliés britanniques. "Si le Conseil de sécurité est empêché d'agir, une
coalition se formera. (...) Il est bloqué depuis deux ans sur la question
syrienne ". Il a indiqué que l'intervention s'appuierait sur la Ligue arabe, et qu'il aura ce vendredi un entretien "approfondi " avec Barack Obama.
"Il y a peu de pays qui ont les capacités
d'infliger une sanction par des moyens appropriés. La France en fait partie.
Elle y est prête ", a souligné le président français.
Quand ?
François Hollande a expliqué qu'une intervention pourrait intervenir avant mercredi, moment où le Parlement français doit se réunir pour une session extraordinaire sur la Syrie. "J'exclus de prendre une décision avant de disposer de tous les éléments qui
la justifieraient. J'ai convoqué le Parlement mercredi en session
extraordinaire, il débattra de la situation en Syrie ", a-t-il expliqué. Par contre, il a exclu une intervention avant le départ des inspecteurs de l'ONU de Syrie qui doit intervenir samedi.
Quel est l'objectif ?
"C'est un fait établi ", a répondu François Hollande à la question de l'utilisation des armes chimiques. "Ne pas agir, c'est laisser faire ", a-t-il poursuivi. Mais il n'a pas été très clair à propos des buts de l'intervention. Il a simplement expliqué qu'il n'était pas "favorable à une intervention internationale qui viserait à 'libérer' la Syrie ou à renverser le dictateur ", mais il a estimé tout de même qu'un "coup d'arrêt doit être porté à un régime qui commet l'irréparable sur sa
population ."
Le président français a enfin justifié cette décision en affirmant qu'aujourd'hui "une étape dans l'horreur a été
franchie. Et c'est la riposte, et non l'inertie, qui imposera une solution politique ".
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