Syrie : plus de 30.000 morts et l'ONU dans l'impasse
Le jour où le dossier syrien
est évoqué par les chefs d'Etats et la diplomatie du monde à l'ONU (mercredi 26
septembre), 305 personnes ont été tuées en Syrie, selon l'observatoire
syrien des droits de l'homme (OSDH). L'ONG, basée à Londres, estime qu'il
s'agit "du bilan le plus lourd enregistré en une journée depuis mars 2011" .
Son chef, Rami Abdel Rahmane, interpelle les dirigeants : "Qu'est-ce qu'il
faut de plus au monde pour aider le peuple syrien?" .
En 18 mois, le soulèvement contre le président Bachar al-Assad a fait plus de 30.000 morts.
Dossier paralysé
La Syrie était, mercredi, au cœur
des débats de l'ONU, mais le dossier est dans l'impasse. Le principal problème est que les pays du Conseil
de sécurité n'arrivent pas à s'accorder, et ils en sont conscients : "Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste
paralysé et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de
trouver un moyen de progresser" vers un accord a déclaré Hillary Clinton,
la secrétaire d'Etat américaine.
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et son homologue
britannique William Hague, ont jugé "choquant" que les cinq pays du
Conseil de sécurité aient été "incapables jusqu'ici d'agir" .
Pourquoi rien ne bouge ?
Au sein du Conseil de
sécurité de l'ONU, si aucune décision n'est prise, c'est à cause de l'opposition entre deux camps :
Etats-Unis, Royaume-Uni, France
: une solution politique
Washington refuse toute
action militaire directe mais veut "trouver un accord" . François
Hollande a, quant à lui, demandé à la tribune de l'ONU mardi une action "urgente" de la communauté internationale. Il a
promis de "reconnaître le gouvernement provisoire lorsqu'il sera
formé".
Russie et Chine : pas
d'intervention du tout
Les deux pays ont déjà bloqué
trois projets de résolutions menaçant Damas de sanctions. Le ministre russe des
Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a réaffirmé à New York la position de Moscou de "non
ingérence dans les affaires intérieures" des Etats. Il a rejeté la
responsabilité de l'impasse sur "les payes qui incitent les opposants à
Bachar al-Assad à refuser de cesser le feu et de dialoguer" avec le
régime.
Les pays arabes aussi divisés
Des ministres de pays arabes
se sont également concertés mercredi sur les moyens d'agir en Syrie. Ils ne
sont pas tous d'accord.
Le Qatar et l'Arabie Saoudite
sont les chefs de file des pays arabes qui appuient la rébellion syrienne. Le
Qatar réclame une intervention militaire panarabe pour faire "cesser le
bain de sang" .
La Tunisie privilégie une
"solution pacifique" , comme le dit son président Moncef Marzouki,
ajoutant qu'il souhaite une "intervention de maintien de la paix
arabe" .
L'Egypte et le secrétaire
général de la Ligue arabe s'opposent à une intervention militaire mais répète
que Bachar al-Assad doit partir.
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