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Syrie : Paris, Londres et Washington sur une ligne de "fermeté"

François Hollande a reçu ce lundi matin les ministres américain et britannique des Affaires étrangères, John Kerry et William Hague, pour préparer un projet de résolution sur la base de l'accord américano-russe de Genève. Un accord qui ne prévoit pas de sanctions malgré les déclarations américaines.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

François Hollande qui
voulait "punir " les auteurs de l'attaque chimique du 21 août a
répété dimanche soir sur TF1 qu'il fallait "intégrer la menace de sanctions"
en évoquant le risque de "manquement du côté syrien ."

Selon son entourage, le
président de la République a insisté au cours de cette rencontre avec les
ministres américain et britannique des Affaires étrangères sur le fait qu'il fallait "garder
la ligne de la fermeté qui a permis d'enclencher ce processus diplomatique et
de la solidarité
". Et les trois seraient tombés d'accord pour que soit
présentée à l'ONU "une résolution forte et contraignante " avec "un
calendrier précis
" pour le contrôle et le démantèlement de l'arsenal
chimique du régime syrien.

L'attaque du 21 août sera-t-elle sanctionnée?

C'est ce que souhaite toujours la France. "Les responsables de crimes commis doivent rendre des comptes" a dit ce lundi matin Laurent Fabius après avoir précisé que le projet de résolution "prévoira bien sûr des  conséquences sérieuses si elle n'était pas appliquée ."

Mais aucun de ces deux points ne figure dans l'accord conclu à Genvève entre Russes et Américains. Ainsi le document de travail publié
samedi sur le site du Département d'Etat
américain se situe explicitement dans le cadre du chapitre 8 de la
Charte des Nations unies
qui ne permet pas de recours à la force. Et encore moins de sanctions ou de poursuites
devant la Cour pénale internationale comme le souhaitait la France au départ. Contrairement à ce qui avait été annoncé côté américain.

Dialogue de sourds Kerry/Lavrov

"Nos collègues américains avaient très envie que cette résolution soit adoptée sous chapitre 7 (qui permet l'utilisation de la force). Mais le document final que nous avons approuvé, et qui constitue notre feuille de route et un engagement mutuel, ne contient pas une telle mention " a déclaré ce lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Avant de lancer une mise en garde : " Je suis certain que malgré toutes les déclarations émanant de certaines capitales européennes ", autrement dit Paris et Londres, "la partie américaine s'en tiendra strictement à ce qui a été convenu."

Laurent Fabius doit le rencontrer ce mardi à Moscou.

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