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Syrie: "oui mais" de Washington et Paris à la proposition russe

Les Etats-Unis et la France ont réagi ce lundi à la proposition russe de placer sous contrôle international l'arsenal d'armes chimiques de la Syrie. Si Washington dit accueillir favorablement cette idée, le scepticisme reste fort. En France, Laurent Fabius a estimé la proposition acceptable à "au moins trois conditions".
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Susan Walsh Reuters)

Les Etats-Unis préfèrent encore rester prudents, mais la proposition russe de placer sous contrôle les armes chimiques syriennes pourrait changer la donne. Barack Obama a jugé lundi cette offre "potentiellement positive ", mais "nous nous devons d'être sceptiques ", a ajouté le président américain, précisant que sa préférence avait toujours été la solution diplomatique. Pour Hillary Clinton, cela constituerait une étape "importante" . Mais l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a également prévenu que cela ne pouvait pas être une "nouvelle excuse pour un délai ou une obstruction" .

Son successeur, John Kerry, a lui ajouté que l'administration américaine n'allait pas ralentir ses efforts pour tenter d'obtenir du Congrès un feu vert à une action militaire en Syrie, malgré ses déclarations contraires plus tôt ce lundi.

Ben Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale, avait auparavant assuré que son pays était prêt à discuter avec la Russie pour déterminer si leur proposition de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle était digne de foi. Ben Rhodes a toutefois prévenu sur la chaîne MSNBC que Washington ne relâcherait pas pour autant la pression sur Damas et se méfiait d'une tactique destinée à retarder l'échéance de frappes contre le régime Assad.

De son côté, la porte-parole adjointe du département d'Etat, Marie Harf, a estimé que "tout ce qu'Assad a fait ces deux dernières années a été exactement le contraire" d'une mise sous contrôle de son arsenal chimique. Elle aussi a fait part du "scepticisme" des Etats-Unis, tout en estimant que toute initiative visant à contrôler les armes chimiques du gouvernement Assad représenterait "une mesure positive" .

Les trois conditions de Laurent Fabius

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé la proposition russe acceptable à "au moins trois conditions" : "Bachar al-Assad doit laisser détruire son arsenal chimique" ; "il faut une résolution contraignante du conseil de sécurité de l'Onu" ; et enfin, il demande à ce que "les responsable de l'attaque chimique du 21 août [soient] punis et que la Cour pénale internationale soit saisie" .

  • "Depuis le début, la France s'est fixée deux buts: la sanction et la dissuasion. C'est pourquoi nous demandons maintenant des engagements précis, rapides et vérifiables de la part du régime syrien"* , conclut Laurent Fabius.

    Un peu plus tôt, le président de l'Assemblée nationale a lui aussi demandé "la destruction immédiate de ces armes chimiques" . A l'issue d'un entretien avec le président de la République, il s'est réjouit du "fait que la Russie reconnaisse l'existence de stocks d'armes chimiques" en Syrie était "un premier pas" .

Proposition intéressante pour Merkel

Angela Merkel a également réagi en fin de soirée ce lundi. La chancelière allemande a jugé la proposition russe "intéressante" tout en espérant que "les actes suivent" et qu'il ne s'agisse "pas que de gagner du temps".

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