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Syrie : les groupes islamistes veulent créer leur propre opposition

D'importants groupes rebelles islamistes ont annoncé qu'ils se séparaient de l'opposition syrienne actuelle. Ils comptent former une nouvelle alliance dans laquelle figure un groupe lié à Al-Qaïda. Ces divisions se traduisent par des tensions sur le terrain et rendent difficile la position des pays occidentaux qui soutiennent la rébellion.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Reuters)

La portée réelle du geste reste encore à mesurer. Mais cette annonce jette un sombre éclairage sur la situation en Syrie. Treize groupes rebelles islamistes, les plus puissants sur le terrain, se sont fendus d'un communiqué mardi soir. Ils annoncent qu'ils rompent les liens qui les unissent à la coalition nationale syrienne, l'opposition politique basée notamment en Turquie : "la Coalition nationale et le gouvernement d'Ahmad Tomeh ne nous représentent pas, et nous ne les reconnaissons pas non plus ", écrivent-ils. Ils ajoutent que désormais, ils formeront une nouvelle alliance contre le régime de Bachar al-Assad.

ETAT ISLAMIQUE

La défection est d'importance, si les signataires vont jusqu'au bout de leur démarche. Parmi eux se trouvent des groupes islamistes qui constituent une importante fraction de l'Armée syrienne libre, comme la Brigade Al-Tawhid. D'autres sont des groupes jihadistes comme le Front Al-Nosra, lié à Al-Qaïda. De plus, le groupe islamiste Ahrar al-Cham, l'un des plus influents sur le terrain et qui coopérait avec l'ASL, a également signé.

Leur but de guerre est l'établissement d'un Etat islamique : "la loi islamique doit être la seule source de la législation ", annoncent-ils, rompant aussi avec la doctrine de l'ASL et de l'opposition politique, qui projette un Etat démocratique et multiconfessionnel. Ces tensions se sont déjà traduites sur le terrain par des violences entre groupes rebelles.

EMBARRAS OCCIDENTAL

Outre l'affaiblissement de la rebellion, une division sur de telle base embarrasserait aussi les pays occidentaux qui se sont rangés du côté de l'opposition, qu'ils tentent à présent d'armer. Personne dans les chancelleries n'a oublié qu'en Afghanistan, pour lutter contre les Russes, les Occidentaux avaient armé un certain Oussam ben Laden.

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