Syrie : la conférence de paix aura lieu le 22 janvier
"Le conflit fait rage depuis trop longtemps. Il serait impardonnable de ne pas saisir cette occasion de mettre fin aux souffrances et aux destructions qu'il a provoquées ". Ces quelques mots prononcés par le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky, citant le secrétaire général Ban Ki-moon, résument toute l'attente que revêt la conférence de paix Genève-2 sur la Syrie.
Longtemps annoncée, cette conférence a enfin une date, depuis ce lundi : ce sera donc le 22 janvier prochain, presque trois ans après le déclenchement d'un conflit "qui a déjà fait bien plus de 100.000 morts, chassé de leurs foyers près de neuf millions de personnes, fait un nombre incalculable de disparus et de détenus, bouleversé la région et imposé un fardeau inacceptable aux voisins de la Syrie ", selon Ban Ki-moon. Chaque camp, régime et opposition syriennes, ont longtemps repoussé la perspective de cette réunion, chacun imposant des conditions jugées rédhibitoires par l'autre. L'une d'entre elles, et pas des moindres, est la démission préalable du président Bachar al-Assad ; irrecevable pour les officiels syriens.
Mettre en oeuvre le plan du 30 juin 2012
Il s'agira lors de cette conférence de paix, de réunir les représentants du gouvernement et de l'opposition autour de la même table, déjà pas une mince affaire. On ne sait pas quelle délégation enverra Damas, de même que la division au sein du camp rebelle ne facilite pas les choses.
Toujours est-il que l'objectif de Genève-2 reste d'établir "sur la base du consentement mutuel un organe de gouvernement de transition avec les pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les organes militaires et de sécurité " selon un communiqué de l'ONU. En clair, mettre en oeuvre le plan du 30 juin 2012, adopté lors d'une première conférence à Genève et confirmé par la résolution 2118 du Conseil de sécurité cette année. Au sein de cet organe exécutif des Nations Unies, Chine et Russie s'opposent ensemble à toute résolution contraignante pour le régime syrien.
Quels participants ?
S'il est déjà difficile à l'heure actuelle d'envisager la présence de représentants du régime syrien et de l'opposition éclatée, la participation de plusieurs autres acteurs pose question. Depuis plusieurs mois, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, tente de mettre de l'huile dans les rouages entre les différents acteurs du dossier. Il a d'ailleurs retrouvé ce lundi matin à Genève les vice-ministres des Affaires étrangères russes Guennadi Gatilov et Mikhaïl Bogdanov, ainsi que la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman.
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU seront là à Genève-2, mais les questions les plus pressantes portent sur la participation de l'Iran, soutien de Bachar al-Assad, et l'Arabie saoudite, soutien de l'opposition. L'accord sur le nucléaire iranien trouvé ce dimanche peut certainement aider à dépassionner le débat, et faire que Téhéran participe au règlement du conflit.
Pendant ce temps, en Syrie, le week-end a été particulièrement mortel. Près de 200 soldats et rebelles ont été tués lors de violents combats dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas. Peu à peu, les forces loyalistes du régime reprennent du terrain sur les possessions rebelles.
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