Syrie : John Kerry ne veut pas être "spectateur d'un massacre"
La course contre-la-montre se poursuit pour l'administration américaine. Alors que le Congrès ne se réunira pas avant lundi prochain, deux poids lourds du gouvernement se présentaient ce mardi devant le Sénat, à Washington : John Kerry, secrétaire d'État, et Chuck Hagel, secrétaire à la Défense.
Le premier nommé s'est livré à un plaidoyer pour une action militaire en Syrie, en réponse à l'attaque chimique attribuée au régime de Bachar al-Assad menée le 21 août dernier.
"Ce n'est pas le moment d'être isolationniste dans un fauteuil. Ce n'est pas le moment d'être spectateur d'un massacre" (John Kerry)
Reprenant les arguments déjà martelés depuis samedi dernier et la décision de Barack Obama de recourir au Congrès pour décider d'une action en Syrie, John Kerry en a fait une question de protection des "valeurs et de la sécurité nationale " des États-Unis.
("Kerry sur la Syrie : nous devons envoyons le message sans équivoque que quand nous disons "plus jamais", nous ne voulons pas dire "quelquefois". Jamais veut dire jamais ")
De son côté, Chuck Hagel a notamment insisté sur le rôle d'une action en Syrie sur l'influence iranienne dans la région : "Un refus d'agir saperait la crédibilité des autres engagements de l'Amérique en matière de sécurité, y compris la promesse du président d'empêcher l'Iran d'acquérir une arme nucléaire ".
Deux renforts de poids, et plusieurs avertissements
Parallèlement à cette double audition devant les sénateurs, la tendance au sein du Congrès semble évoluer favorablement pour l'administration Obama. Déjà fort du soutien de l'influent sénateur John McCain, le président américain a vu avec bonheur deux autres poids-lourds rallier sa cause : le "speaker" républicain de la Chambre des Représentants, John Boehner, et le chef du groupe démocrate Eric Cantor ont fait connaître leur position publiquement ce mardi.
Mais Barack Obama ne bénéficie pas, loin s'en faut, du soutien de l'opinion américaine. Le Pew Research Center indique que près d'un Américain sur deux est opposé à des frappes aériennes, et que seulement 29 % y sont favorables.
ABC et leWashington Pos t ont publié un autre sondage allant dans le même sens : 36 % pour une intervention, 59 % contre.
Enfin, un opposant de poids à une intervention unilatérale des États-Unis - et de la France, notamment - le secrétaire général de l'ONU. Ban Ki-moon a affirmé que "nous devons réfléchir aux conséquences de toute mesure punitive sur les efforts destinés à empêcher la poursuite du bain de sang et à faciliter une résolution politique du conflit ". Ferme, il a rappelé que "l'usage de la force est légal uniquement en cas de légitime défense conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies et/ou lorsque le Conseil de sécurité approuve une telle action ".
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