Somalie : la famine progresse, la communauté internationale traîne des pieds
La province de Bay, surnommée "cité de la mort", avait été au cœur de la famine du début des années 1990 en Somalie. Vingt ans plus tard, cette région est de nouveau frappée par la malnutrition aigüe. Comme les cinq autres régions décrétées en état de famine par l'ONU, Bay se situe dans la zone contrôlée par les insurgés islamistes shebab.
Six régions où la situation s'aggrave de jour en jour, résultat de quatre années sans la moindre goutte d'eau et de 20 années de guerre civile. La famine y a déjà tué des dizaines de milliers de personnes, en majorité des enfants. Et selon l'ONU, ce sont quelque 750.000 autres – sur 8 millions d'habitants – qui vont mourir avant la fin de l'année. Trois autres provinces, Juba, Gedo et Hiiran, pourraient s'ajouter à la liste dans les prochains mois.
L'ONU a sonné la mobilisation internationale au début de l'été. A ce jour, 550 millions de dollars ont été versés par les pays donateurs, sur le 1,06 milliard demandé.
Dans ces régions sous contrôle shebab, les rares ONG présentes, comme Médecins sans frontières (MSF), travaillent dans des conditions difficiles et doivent composer avec des intermédiaires locaux. Selon les Nations unies, l'aide alimentaire parvient à la population dans le sud, mais dans des proportions insuffisantes. Pour MSF, il n'est pas certain que l'aide alimentaire réussisse à dépasser les ports de Mogadiscio, la capitale, pour parvenir aux populations qui en ont le plus besoin.
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