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Six mois après "Plomb durci" Gaza panse ses plaies

Six mois après l'arrêt de la guerre à Gaza, l'enquête internationale sur les circonstances du conflit s'achève, et les travaux de reconstruction ne font que commencer. Les ouvriers palestiniens devraient mettre un an à nettoyer les rues de la bande de Gaza, jonchée de centaines de milliers de tonnes de débris, et la reconstruction demeure suspendue à la levée du blocus.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

L'offensive menée du 27 décembre au 18 janvier pour faire cesser les tirs de roquettes en direction d'Israël a fait 1.417 morts, dont 926 civils, parmi les Gazaouis, selon les organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme. Les autorités israéliennes évaluent quant à elles à 1.166 morts, dont 295 civils, le bilan des pertes palestiniennes. Combats et tirs de roquettes ont coûté la vie à dix militaires et à trois civils, côté israélien.

Des quartiers entiers de la bande de Gaza ont été détruits par les bombardements ou les bulldozers pendant l'offensive israélienne. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a lancé les opérations de collecte des débris près de six mois après le conflit, sans savoir quand les travaux coordonnés de reconstruction pourront débuter.

"Pour l'instant nous ne pouvons pas reconstruire. C'est bien sûr très triste. Nous n'avons pas accès au ciment, nous n'avons pas accès aux matériaux de construction parce que les frontières sont fermées. Donc, nous ne pouvons pas construire de maisons", a-t-il dit. L'Etat juif redoute que ces matériaux soit utilisés par les activistes palestiniens pour reconstituer leur défense, mais la population en a besoin pour ériger de nouvelles habitations.

Outre les pertes humaines qu'elle y causées, l'offensive a détruit d'importantes parties du petit territoire côtier. Certains quartiers ont été totalement rasés par les forces israéliennes, qui souhaitaient d'une part minimiser les risques d'attaque de la guérilla palestinienne et d'autre part ouvrir des champs de tir pour ses colonnes de chars, de blindés et d'artillerie. Israël et les Palestiniens semblent très loin de trouver un accord sur l'ouverture des frontières, du fait, notamment, des divisions entre factions palestiniennes rivales et de la mainmise des islamistes du Hamas sur la bande de Gaza.

De leur côté, les enquêteurs du Conseil des droits de l'homme de l'Onu ont achevé l'audition des témoins de l'offensive israélienne. "Les témoignages ont été très difficiles à entendre", a souligné Richard Goldstone, chef de l'équipe et ancien procureur en chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dont le rapport est attendu le mois prochain. "L'objectif est de montrer la souffrance humaine et de donner une voix aux victimes afin qu'elles ne se perdent pas dans les statistiques", a poursuivi le juge sud-africain.

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