Selon les dernières estimations, le séisme survenu dimanche à l'est du pays, a fait 279 morts et 1300 blessés.
Ce séisme, d"une magnitude de 7,2, est le plus puissant en Turquie depuis 1999. Les secouristes ont poursuivi leurs recherches dans la nuit de dimanche à lundi pour tenter de retrouver des survivants. Dimanche, plus de 70 répliques, plus ou moins fortes, ont été ressenties.
L"armée turque a annoncé dimanche le déploiement de deux bataillons pour participer aux opérations de secours, au lendemain du séisme meurtrier survenu vers 10h40 heure locale, dimanche. Des propositions d"aide ont afflué d"Europe, de l"Otan, de la Chine, de l'Azerbaïdjan, du Japon, des Etats-Unis et même d'Israël, dont les relations avec Ankara sont particulièrement tendues. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a survolé dimanche les zones sinistrées, a remercié ces pays, tout en assurant que le pays était capable de faire face seul à la catastrophe.
A Van, ville d"un million d"habitants où se situe l"épicentre du séisme, des grues tentaient dans la nuit de déplacer les ruines d"un immeuble de six étages, sous lesquelles 70 personnes seraient prises au piège. Toute la nuit, les habitants et les secouristes, armés de pelle ou à mains nues, ont tenté de dégager les ruines sous lesquelles d"éventuels survivants qui pourraient y être bloqués.
"Le problème le plus important maintenant, ce sont les villages proches de Van car les bâtiments sont en adobe. Ils sont plus vulnérables aux séismes. Je dois dire que quasiment tous les bâtiments dans ces villages sont détruits", a déploré le Premier ministre, qui doit réunir son gouvernement lundi.
A Ercis, ville de 100.000 habitants où une résidence universitaire s"est effondrée dimanche, les opérations de secours se sont également poursuivies dans la nuit de dimanche à lundi. Une infirmière de l'hôpital de la ville a déclaré que les blessés étaient soignés dans les jardins de l'établissement en raison des dégâts subis par le bâtiment.
Des morts et des dégâts supplémentaires étaient signalés en provenance de petits villages reculés, généralement sans électricité ni liaisons téléphoniques. On ignore ce qu'est devenue une église arménienne du Xe siècle sur l'île d'Akdamar, récemment restaurée par les autorités turques en geste d'apaisement à l'égard de l'Arménie. Plusieurs centaines de personnes sont toujours portées disparues.
Premières réactions
Le président arménien Serge Sarkissian, en visite lundi à Moscou, a exprimé le soutien de son pays à la Turquie, se joignant à un entretien au téléphone entre ses homologues turc et russe, Abdullah Gül et Dmitri Medvedev, selon le Kremlin. Serge Sarkissian, "se joignant à la conversation, a transmis au président turc l'expression de sa compassion sincère et de son soutien", a ajouté le Kremlin.
En 1988, l'Arménie avait été elle-même touchée par un fort séisme qui avait fait près de 25 000 morts dans le nord-ouest du pays. La Turquie et l'Arménie, dont les relations sont minées par la question des massacres et déportations d'Arméniens dans l'Empire Ottoman au début du XXe siècle, qu'Erevan veut voir reconnaître comme étant un génocide, ont signé en 2009 des textes visant à établir des liens diplomatiques et rouvrir leur frontière commune, fermée depuis plus de dix ans. Mais le processus s'est enlisé dans des accusations mutuelles.
Dans le même entretien, Dmitri Medvedev a proposé à son homologue turc "toute l'aide nécessaire" pour faire face aux conséquences du séisme, a fait savoir le Kremlin.
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