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Selon l'Onu, outre la survivance de cette pratique, l'état des prisons sur la planète est déplorable

L'Autrichien Manfred Nowak, ex-rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a estimé mardi que l'amélioration de la situation des prisons est la priorité pour assurer le respect des droits des détenus.Il préconise la mise en place d'une commission à l'Organisation des Nations unies sur les droits des prisonniers.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Manfred Nowak, lors d'une conférence de presse à Johannesburg, le 29/10/2009 (AFP/Stéphane de Sakutin)

L'Autrichien Manfred Nowak, ex-rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a estimé mardi que l'amélioration de la situation des prisons est la priorité pour assurer le respect des droits des détenus.

Il préconise la mise en place d'une commission à l'Organisation des Nations unies sur les droits des prisonniers.

"Les conditions de détention sont catastrophiques", a déclaré à l'AFP Manfred Nowak, dont le mandat de rapporteur spécial s'est achevé fin octobre, évoquant les conditions déplorables d'hygiène et de santé, qui l'ont "plus étonné même que l'ampleur de la torture".

Il souligne que "La justice ne fonctionne pas dans la plupart des Etats, les prisonniers sont comme des laissés-pour-compte".

Au cours de ses six années en fonction, Manfred Nowak a visité 18 pays dans le monde, choisis de manière représentative, dont un seul -- le Danemark -- ne pratiquait pas la torture.

Dans les 17 autres, les prisonniers sont torturés plus ou moins systématiquement, mais la plupart des pays tentent d'éradiquer cette pratique, avec plus ou moins de succès.

La situation la pire qu'il ait rencontré est celle de la Guinée Equatoriale. "La situation au Zimbabwe est certainement comparable, mais je n'ai pas pu m'y rendre" à cause de l'opposition du régime à sa visite, a-t-il estimé.

Torture: léger mieux
Il remarque qu'une légère amélioration s'est produite dans des pays tels que l'Uruguay ou le Kazakhstan. Et au Népal, ou la torture était systématique, il a ensuite appris que son rapport rendu sur le pays avait vraiment changé quelque chose.

"Tous les Etats peuvent éradiquer la torture s'ils le veulent, ce n'est pas une question de pauvreté (...) c'est une question de volonté politique", a-t-il conclu.

Le mandat de Manfred Nowak s'est achevé fin octobre. Son successeur l'Argentin Juan E. Mendez a pris ses fonctions le 1er novembre dernier.

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