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Selon ce document, les attaques rwandaises contre les Hutus "pourraient être qualifiées de génocide"

Des "attaques apparemment systématiques et généralisées", selon le rapport publié jeudi, qui dresse l'inventaire des atrocités commises de 1993 à 2003 dans l'ex-Zaïre. Il met aussi en cause l'Ouganda.Le RD Congo, qui le juge "crédible", réclame "justice" pour les victimes congolaises. Le Rwanda "rejette catégoriquement le rapport" de l'ONU.
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Soldats de la RDC réuni près d'un véhicule de l'ONU à Kinshasa le 13 novembre 2006 (AFP - LIONEL HEALING)

Des "attaques apparemment systématiques et généralisées", selon le rapport publié jeudi, qui dresse l'inventaire des atrocités commises de 1993 à 2003 dans l'ex-Zaïre. Il met aussi en cause l'Ouganda.

Le RD Congo, qui le juge "crédible", réclame "justice" pour les victimes congolaises. Le Rwanda "rejette catégoriquement le rapport" de l'ONU.

Avant la publication officielle, l'Ouganda avait lui aussi vivement rejetté les affirmations onusiennes. "Un condensé de rumeurs, profondément erroné dans sa méthodologie, ses sources et son niveau de preuve", selon les autorités ougandaises.

Les affirmations du rapport
"Les attaques apparemment systématiques et généralisées (...), ayant ciblé de très nombreux réfugiés hutus rwandais ainsi que des membres de la population civile hutue et causé leur mort, révèlent plusieurs éléments accablants qui, s'ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crime de génocide", écrit le rapport.

"Ces attaques se sont déroulées dans chaque localité où des réfugiés ont été débusqués par l'AFDL/APR (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Kinshasa/Armée Patriotique Rwandaise) sur une étendue très vaste du territoire", poursuit-il.

Fruit d'une enquête menée de juillet 2008 à juin 2009, le document de plus de 550 pages, dresse l'inventaire de 617 crimes graves. Lesquels ont fait des dizaines de milliers de morts civils de 1993 à 2003 dans l'ex-Zaïre et plus particulièrement pendant les deux guerres de 1996-1998 et 1998-2001.

La réaction de la RD Congo
La République démocratique du Congo, "consternée" par l'étendue des crimes détaillés dans le rapport, réclame "justice" pour les victimes congolaises, a déclaré vendredi l'ambassadeur de la RDC aux Nations unies. Ces victimes "méritent que leurs voix soient entendues. Pendant longtemps, celles-ci furent étouffées", a-t-il ajouté.

La réaction des autorités rwandaises
Le Rwanda "rejette catégoriquement le rapport" des Nations unies.

Il accuse ses auteurs de chercher à "valider la théorie du double génocide". Selon cette théorie, les massacres de réfugiés hutus rwandais en RD Congo en 1996-1997 seraient à mettre sur le même pied que le génocide contre les Tutsis perpétré en 1994 par le régime extrémiste hutu alors au pouvoir à Kigali (au moins 800.000 morts selon l'ONU).

"Le désir de valider la théorie du double génocide est présent en permanence à travers le rapport de l'ONU en 'mettant en miroir' les acteurs, l'idéologie, et les méthodes employées pendant le génocide rwandais de 1994", écrit le gouvernement rwandais dans un commentaire officiel joint au rapport de l'ONU publié en ligne vendredi.

Selon lui, le document se fonde sur des preuves insuffisantes et fait l'impasse sur la situation militaire de l'époque. A savoir, selon estime le gouvernement rwandais, la présence en masse parmi les réfugiés hutus rwandais en RD Congo de militaires fidèles au précédent régime hutu extrémiste et désireux de lancer une contre-attaque depuis le sol congolais.

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