Sandy: la situation s'améliore à New York, l'annulation du marathon fait débat
L'élection présidentielle aura lieu dans quatre jours, mais
New-York a toujours les atours d'une ville du Tiers-Monde. Les New-Yorkais, pourtant, ont été patients. Mais face
aux pénuries d'électricité qui durent, aux embouteillages monstres, aux
interminables files d'attente dans les stations service, quatre jours après le
passage dévastateur de l'ouragan Sandy, ils sont nombreux à perdre leur
sang-froid.
"Abuse of power"
Ils ne sont pas les seuls : la presse locale ne s'est pas économisée pour tirer à boulet rouge sur le maire de la ville, Michael Bloomberg. Le maintien initial du Marathon du New-York, qui devait mobiliser des groupes
électrogènes alors qu'au sud de Manhattan, des millions de New-Yorkais n'avaient
toujours pas l'électricité. Le New York Post titrait ainsi "Abuse of power". Comprendre : "une
mauvaise utilisation du courant " et un... "abus de pouvoir ". Selon
Con Edison, 65.000
clients ont été reconnectés vendredi dans cette zone, mais les autres pourraient devoir attendre
dix jours pour qu'une intervention ait lieu.
Le marathon annulé : la polémique
Devant l'ampleur que prenait la polémique, le maire de la ville a finalement annoncé que le marathon n'aurait pas lieu : "Nous avons décidé de l'annuler ", écrit ainsi la municipalité dans un communiqué, quelques heures seulement après que le maire Michael Bloomberg eut défendu, bon gré mal gré, sa décision de maintenir le marathon.
We have decided to cancel the NYC marathon. The New York Road Runners will have additional information in days ahead for participants.
— NYC Mayor's Office (@NYCMayorsOffice) November 2, 2012
Certains regrettent cependant l'annulation de cette compétition qui se prépare sur plusieurs mois, et qui demande un investissement financier important. Un couple de Français a par exemple dépensé 8.000 euros. Un autre Français, Rémy, se demande, "ce n'est pas parce que le marathon est annulé qu'ils vont avoir de l'eau plus rapidement, c'est une décision un peu inutile ".
Une partie de New York toujours dans le noir
Le correspondant de France Info à New-York, Aurélie Colly, a
rencontré l'un de ces habitants toujours sans électricité, Bruce. Pour ce
dernier, faute d'électricité, et donc d'eau chaude, d'internet ou de téléphone,
c'est le système D qui prime : "On fait donc chauffer l'eau, on
prend des douches à la casserole, on fait des tisanes. En fait, on fait du camping ",
ironise-t-il. Si l'ambiance dans les rues, pour lui, est "plutôt bonne ",
lui aussi, au moment où notre correspondant l'interrogeait vendredi après-midi, avait du mal à comprendre qu'il y ait de l'électricité pour ceux qui vont
courir, alors qu'une partie de la ville était encore plongée dans le noir...
Au-delà de l'électricité, d'autres problèmes empoisonnent la
vie des New-Yorkais. L'"après Sandy", ce sont aussi par exemple les heures d'embouteillages : une
habitante expliquait ainsi au correspondant de France Info qu'elle avait mis trois
heures pour aller travailler, au lieu de 10 min en temps normal, faute d'électricité.
La police, vendredi, avait même imposé un co-voiturage obligatoire, interdisant
les déplacements aux voitures qui ne transportaient pas au moins trois
personnes.
Et si les autobus circulent à peu près normalement, le
métro, qui transporte habituellement 5,5 millions de voyageurs par jour, ne
descend toujours pas au delà de la 34e rue.
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