Saad Hariri accuse la Syrie d'être à l'origine de l'attentat au Liban
Huit morts et 86 blessés
à Beyrouth, après un attentat à la voiture piégée. L'une des victimes :
Wissam al-Hassan, le chef des renseignements de la police libanaise. L'opposition
accuse la Syrie, ancien puissance de tutelle. Saad Hariri, le chef de l'opposition
a été clair : "Nous accusons Bachar al-Assad d'avoir assassiné Wissam
al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais" .
Elle demande par ailleurs au gouvernement, où le Hezbollah jour un rôle prédominant de démissionner. En réponse, le
Hezbollah, allié du régime syrien, a dénoncé l'attentat comme une "tentative
de porter atteinte à la stabilité et à l'unité nationale" .
De son côté la Syrie à
réagi par une déclaration de son ministre de l'Information sur la télévision
officielle, "ces attentats terroristes sont injustifiables où qu'ils se
passent" .
Damas déjà pointé du
doigt
La Syrie avait déjà été
soupçonnée d'avoir orchestré une série d'attentats et d'assassinats entre 2005
et 2008. Durant cette période, des personnalités politiques hostiles à Damas
étaient mortes dont l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, le père de Saad.
Les renseignements des
Forces de sécurité intérieure (FSI), dont faisait parti le chef tué dans l'attentat
de ce vendredi, avaient joué un rôle important dans la recherche des
responsables.
Ils ont également
participé à l'arrestation d'un partisan du régime syrien en août dernier. Une affaire
d'explosifs qui devaient être placés dans le nord du pays. Pour le dirigeant
druze Walid Joumblatt, Bachar Al-Assad a voulu se venger car l'affaire avait
capoté.
"Le Liban ne peut
pas rester indéfiniment en sécurité par rapport à ce qui se passe en Syrie (...)
il y a des partis libanais qui sont en train de prendre position dans la crise
syrienne" (Samy Gemayel, député libanais)
Vendredi, après l'annonce
de la mort du général Wissam al Hassan, musulman sunnite, des membres de cette
communauté religieuse ont manifesté dans plusieurs régions du Liban. Ils ont
barré les rues avec des pneus enflammés.
Pour le député maronite
libanais Samy Gemayel, joint par France Info, le pays ne pourra pas "rester
indéfiniment en sécurité" . Le conflit syrien a des retombées de plus en
plus graves sur la situation politique libanaise. "Il y a des
partis libanais qui sont en train de prendre position dans la crise syrienne,
comme le Hezbollah qui a envoyé des soldats pour combattre aux côtés du
président Assad" , raconte Samy Gemayel. Selon lui, l'attentat, au cœur de
la région chrétienne, est très ciblé, "cette région est connue pour sa
défense du Liban dans toutes les étapes difficiles de l'histoire" du
pays, "c'est un symbole qui a été touché" , celui de "la persévérance
des Libanais à défendre leur pays contre toute occupation" .
Réactions
internationales
François Hollande a
appelé les responsables politiques libanais à protéger le pays "des
tentatives de déstabilisation, d'où qu'elles viennent" .
Dans un communiqué,
le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a lui déclaré que "plus
que jamais" , il était "important que le Liban reste à l'écart des
tensions régionales" .
Les États-Unis ont
condamné un "attentat terroriste injustifiable" . Le Vatican parle lui d'une
"violence absurde" .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.