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Rwanda : la France renonce aux commémorations du génocide

La France ne participera pas aux commémorations du génocide de 1994 au Rwanda, après avoir été une nouvelle fois accusée par le président Paul Kagamé d'avoir joué un rôle dans les massacres, a annoncé samedi le Quai d'Orsay. La ministre de la Justice Christiane Taubira ne se rendra pas sur place, comme initialement prévu, mais l'ambassadeur français sera tout de même présent, indique le ministère dimanche, précisant qu'il ne s'agit pas d'un "boycott".
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Noor Khamis Reuters)

Paris ne se rendra pas aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais, prévues lundi à Kigali. La ministre de la Justice Christiane Taubira devait se rendre sur place mais le ministère des Affaires étrangères a annoncé samedi que la participation de la France était annulée. Dimanche, comme pour calmer le jeu, le Quai d'Orsay a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un "boycott" et que la France serait bien représentée sur place par son ambassadeur Michel Flesch.

Au coeur de ces tensions : les accusations du président Paul Kagame sur le rôle de la France dans les massacres entre Tutsis et Hutus, qui ont fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994. Dans un entretien au magazine Jeune Afrique , le président du Rwanda affirme que des militaires français, et la France, ont été "acteurs" du génocide.

Juppé veut défendre "l'honneur de la France"

Ministre des Affaires étrangères au moment du génocide au Rwanda en 1994, Alain Juppé a appelé samedi François Hollande à "défendre sans ambiguïté l'honneur de la France ". Sur son blog, il a dit comprendre le besoin de réconciliation, mais pas "à n'importe quel prix ". "Pas au prix de la falsification de l'Histoire qui ne cesse  de se propager à l'encontre de la France, de ses dirigeants  politiques, de ses diplomates et de son armée ", a-t-il dit.

Une décision "injustifiée" pour le Rwanda

"Pour que nos deux pays commencent réellement à s'entendre, nous allons  devoir regarder la vérité en face ", a réagi dimanche la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, estimant "injustifiée " cette décision de la France.

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