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Une des Pussy Riot accuse la Russie de former des «esclaves» en détention

Maria Alekhina, une des deux membres du groupe Pussy Riot, condamnées à deux ans de camp pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse», dénonce les conditions de détention en Oural (1.400 km à l'est de Moscou) où elle est détenue depuis fin octobre. C'est la «mentalité d'esclaves» qui domine dans les camps de travail, déclare-t-elle à «Novaïa Gazeta».
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Maria Alekhina, 24 ans, l'une des deux jeunes membres du groupe russe Pussy Riot condamnées à deux ans de camp pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse». (RIA Novosti)

Dans un entretien accordé au journal d'opposition, «Novaïa Gazeta», publié le 23 janvier, Maria Alekhina, 24 ans, s'insurge contre le système pénitentiaire russe et dénonce «des violations des droits de l'Homme omniprésentes» dans la colonie n°28, près de Perm, en Oural, où elle est détenue.

«La chose la plus dure est de réaliser comment marche ce système, comment il forme une mentalité d'esclave chez les gens et comment ils s'y résignent», dénonce la jeune femme. «Ignorance, lâcheté, trahison, dénonciations sont une règle de conduite», dit-elle. «Les droits de l'Homme y sont violés partout : pour les conditions de vie, le niveau de salaire, l'attitude des employés envers les détenus ordinaires (pas envers moi) qu'ils tutoient le plus souvent», ajoute-t-elle.

Détenue dans un autre camp en Mordovie (500 km à l'est de Moscou), région réputée pour ses camps de l'époque soviétique, la deuxième membre des Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, semble pour sa part plus résignée. «Je suis une ascète», explique à la journaliste de Novaïa Gazeta cette ancienne étudiante en philosophie, qui passe désormais ses journées à coudre des blousons pour l'armée. «Je ne regrette pas, comment peut-on le regretter ?», répond-elle, interrogée sur les conséquences de sa participation à l'action du groupe punk dans une église qui lui a valu sa condamnation.



Condamnées pour <<hooliganisme>>
Trois membres des Pussy Riot ont été condamnées en août 2012 à deux ans de camp pour «hooliganisme» et «incitation à la haine religieuse» après avoir chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou une «prière punk» demandant à la Sainte Vierge de chasser du pouvoir le président russe Vladimir Poutine.

La troisième membre du groupe punk, Ekaterina Samoutsevitch, avait quant à elle bénéficié d'une libération anticipée en octobre 2012. Elle a porté plainte contre la Russie devant la Cour européenne des droits de l'homme pour violation de ses droits durant ses six mois de détention.

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