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Turkménistan : le gazoduc qui veut séduire l’Europe et irrite Moscou

Le 23 décembre 2015, le président turkmène a inauguré le gazoduc Est-Ouest qui relie les principaux gisements du Turkménistan. Il s’agit d’un «événement historique», a précisé Gourbangouly Berdymoukhamedov, pour qualifier la mise en service de cette infrastructure stratégique pour son pays…
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov inaugure le gazoduc Est-Ouest, le 23 décembre 2015. (AFP PHOTO / IGOR SASIN)

Ce projet énergétique, évalué à plus de 2,5 milliards de dollars, est capital pour Achkhabad qui veut renforcer ses capacités d'exportation d’hydrocarbures.
 
Le gazoduc d’une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes sillonne sur quelque 800 kilomètres et relie les gisements de l'est et du centre avec ceux de l’ouest de ce pays d’Asie centrale.
 
Il devrait, selon Gourbangouly Berdymoukhamedov, «accélérer le développement industriel» des régions de l'ouest et «augmenter les possibilités potentielles de coopération dans le domaine énergétique» sur la scène internationale. Entendre : augmenter les livraisons de gaz turkmène vers l'Iran, notamment.
 
Mais au-delà, ce programme industriel a pour ambition de devenir un maillon important du projet de pipeline transcaspien qui livrerait du gaz turkmène et d'Azerbaïdjan à l'Europe, a précisé le président Turkmène lors de la cérémonie d'inauguration à Belek, à 500 kilomètres de la capitale Achkhabad. Il fait partie du Corridor énergétique du Sud, dont le projet phare est le gazoduc Nabucco. Lequel doit relier la Turquie à l'Autriche en passant par la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie.

Le 13 décembre 2015, les dirigeants d'Inde Hamid Ansari, du Pakistan Nawaz Sharif, d'Afghanistan Ashraf Ghani et du Turkménistan Gourbangouly Berdymoukhamedov inaugurent un gazoduc reliant l'Asie centrale à l'Inde. (HO/PIB/AFP)
Le gazoduc qui fâche Moscou 
S’il réjouit le président du Turkménistan, il fâche Vladimir Poutine. En effet, l'Europe cherche à se défaire de sa dépendance aux livraisons de gaz russe ou transitant par la Russie. Tout comme le Turkménistan, qui cherche à diversifier ses voies d'exportations, elles aussi très dépendantes de la Russie. Les livraisons de gaz turkmène à l'Europe pourraient commencer en 2019.
 
Année qui devrait également voir la mise en service du gazoduc Tapi (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde). Avec ses 1800 kilomètres de long pour une capacité annuelle de 33 milliards de mètres cubes, il a objectif est de relier les champs gaziers du Turkménistan au Pakistan et à l'Inde, en passant par les vallées d'Afghanistan.

Les sous-sols du Turkménistan renferment de gigantesques réserves d'hydrocarbures : ce pays possède la quatrième réserve de gaz naturel au monde. Là où le bât blesse: Achkhabad manque d'infrastructures pour son transport. 


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