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Tentations séparatistes en Ukraine dans une Europe aux frontières mouvantes
Après le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 se pose la question des frontières de l’Ukraine où les séparatistes de deux régions russophones, Donetsk et Lougansk (est), ont proclamé leur «indépendance» par référendum. Ce n’est pas la 1re fois que surviennent des problèmes de frontières sur le Vieux continent. Retour sur une histoire mouvante depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
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(Article déjà mis en ligne le 14 mars 2014)
Après la Seconde guerre mondiale, les frontières de l’Europe ont été redessinées, tenant compte des conséquences de la guerre, de certaines revendications nationales et des souhaits des grandes puissances qui se sont partagées le monde à Yalta (en Crimée). Tout n’était pas figé. Certaines frontières ont évolué à la suite de référendums. Les modifications se sont multipliées après la chute du mur de Berlin et la décomposition de l’URSS.
La Sarre reste allemande, par référendum
Premier territoire à changer de main après la guerre, le «territoire libre de Trieste». Dans cette zone disputée depuis toujours, entre l’Italie et la Yougoslavie, la fin de la guerre impose la création de ce territoire que l’Italie avait annexé. Après une période difficile, le territoire est finalement partagé entre l’Italie et la Yougoslavie.
A l’issue de la défaite nazie, la région allemande de la Sarre (région frontalière de la France) est sous occupation française. A l’issue d’élections, la Sarre se déclare indépendante. Mais en 1955, un référendum met un terme au statut de cette région, qui rejoint en 1957 la République fédérale allemande.
La coupure de Chypre
Juillet 1974, l’armée turque envahit Chypre. A l’origine de cette opération militaire sur l’île indépendante depuis 1960, une tentative de coup d’état nationaliste dans la partie grecque de l’île alors que la Grèce est dirigée par les colonels. Ces nationalistes militent pour un rattachement de l’île à la Grèce. Les Turcs appuient leur intervention sur le traité de garantie signé par les puissances tutélaires de l’île. 38% de Chypre passent sous contrôle turc. Une ligne verte, assurée par l’ONU, sépare la République de Chypre et la République turque de Chypre du Nord. Les négociations de paix sont toujours dans l’impasse.
La chute du Mur
1989. Le mur de Berlin s’ouvre. Gorbatchev est au pouvoir et le monde soviétique est en train de se fissurer. En mars 1990, des élections libres se déroulent en RDA (Allemagne de l'Est). Les conservateurs (avec notamment la CDU) remportent la majorité. Le pouvoir est-allemand issu de ce vote décide de s’unir à la RFA, via une possibilité constitutionnelle de la RFA qui permet à tout Land de choisir de s’unir à la RFA. Dans la nuit du 22 au 23 août 1990, le parlement est-allemand ratifie l’adhésion à la RFA. Les modalités de ratification sont signées le 31 août 1990 et ratifiées par les parlements de l’est et de l’ouest. Le 3 octobre, la réunification est effective.
En novembre de la même année, l’Allemagne reconnaît dans un traité la ligne Oder-Neisse comme frontière Est. Sans référendum, sans violences, avec un minimum de tensions internationales, l’une des plus importantes conséquences de la Seconde guerre mondiale avait pris fin.
L’éclatement de la Yougoslavie
La période 1991-1995 est marquée par la désintégration sanglante de la Yougoslavie suivie de l’éclatement de la Serbie avec la sécession du Kosovo.
Dès le début des années 90, les revendications nationales prennent le dessus sur le fédéralisme yougoslave, dont le leader historique Tito est mort en 1980. Slovénie, Macédoine et Croatie proclament leur indépendance. Si l’indépendance de la Slovénie se passe relativement bien, celle de la Croatie provoque des combats avec l’armée yougoslave (à dominante serbe).
La volonté d’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, dont la population est beaucoup moins «homogène», provoque une terrible guerre civile entre nationalistes de chaque camp. La guerre marquée par des crimes de génocide (Srebrenica) se termine en 1995 par les accords de Dayton qui divisent le pays en trois entités «nationales».
La Tchécoslovaquie éclate
Née au lendemain de la guerre de 14-18, sur les ruines de l’empire austro-hongrois, la Tchécoslovaquie. Après le retour de la démocratie, des tensions apparaissent entre les deux entités qui forment le pays. En 1992, le parlement slovaque adopte la déclaration d'indépendance de la nation slovaque. Le 13 novembre, l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le 25 novembre, un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le 31 décembre 1992 à minuit. La séparation s’est faite sans violences.
La dissolution de la Yougoslavie n’en finit pas de s’éterniser, et ce sont les populations albanophones du Kosovo, région de la Serbie qui font parler d’elles en revendiquant l’indépendance. Les violences se multiplient et l’Otan décide d’intervenir militairement contre la Serbie (mars-juin 1999). Après une période de flou juridique, le Kosovo devient indépendant. Indépendance reconnue par une partie de la communauté internationale en 2012.
Dans la foulée de la guerre du Kosovo, le parlement du Monténégro décide en juin 2006 de l’indépendance du pays. Ce qui entraîne la dissolution de la Serbie-Monténégro. Les habitants du Monténégro s’étaient auparavant prononcés par référendum pour l’indépendance.
Des frontières qui bougent
L'Histoire le montre, les frontières européennes ne sont pas figées.
En Ecosse, un référendum a dit non à l’indépendance le 10 septembre 2014. Et en Espagne, deux millions de Catalans ont dit oui à l’indépendance de leur région, le 9 novembre, lors d’un vote symbolique dont le résultat n’a pas été reconnu par Madrid.
Après la Seconde guerre mondiale, les frontières de l’Europe ont été redessinées, tenant compte des conséquences de la guerre, de certaines revendications nationales et des souhaits des grandes puissances qui se sont partagées le monde à Yalta (en Crimée). Tout n’était pas figé. Certaines frontières ont évolué à la suite de référendums. Les modifications se sont multipliées après la chute du mur de Berlin et la décomposition de l’URSS.
La Sarre reste allemande, par référendum
Premier territoire à changer de main après la guerre, le «territoire libre de Trieste». Dans cette zone disputée depuis toujours, entre l’Italie et la Yougoslavie, la fin de la guerre impose la création de ce territoire que l’Italie avait annexé. Après une période difficile, le territoire est finalement partagé entre l’Italie et la Yougoslavie.
A l’issue de la défaite nazie, la région allemande de la Sarre (région frontalière de la France) est sous occupation française. A l’issue d’élections, la Sarre se déclare indépendante. Mais en 1955, un référendum met un terme au statut de cette région, qui rejoint en 1957 la République fédérale allemande.
La coupure de Chypre
Juillet 1974, l’armée turque envahit Chypre. A l’origine de cette opération militaire sur l’île indépendante depuis 1960, une tentative de coup d’état nationaliste dans la partie grecque de l’île alors que la Grèce est dirigée par les colonels. Ces nationalistes militent pour un rattachement de l’île à la Grèce. Les Turcs appuient leur intervention sur le traité de garantie signé par les puissances tutélaires de l’île. 38% de Chypre passent sous contrôle turc. Une ligne verte, assurée par l’ONU, sépare la République de Chypre et la République turque de Chypre du Nord. Les négociations de paix sont toujours dans l’impasse.
La chute du Mur
1989. Le mur de Berlin s’ouvre. Gorbatchev est au pouvoir et le monde soviétique est en train de se fissurer. En mars 1990, des élections libres se déroulent en RDA (Allemagne de l'Est). Les conservateurs (avec notamment la CDU) remportent la majorité. Le pouvoir est-allemand issu de ce vote décide de s’unir à la RFA, via une possibilité constitutionnelle de la RFA qui permet à tout Land de choisir de s’unir à la RFA. Dans la nuit du 22 au 23 août 1990, le parlement est-allemand ratifie l’adhésion à la RFA. Les modalités de ratification sont signées le 31 août 1990 et ratifiées par les parlements de l’est et de l’ouest. Le 3 octobre, la réunification est effective.
En novembre de la même année, l’Allemagne reconnaît dans un traité la ligne Oder-Neisse comme frontière Est. Sans référendum, sans violences, avec un minimum de tensions internationales, l’une des plus importantes conséquences de la Seconde guerre mondiale avait pris fin.
L’éclatement de la Yougoslavie
La période 1991-1995 est marquée par la désintégration sanglante de la Yougoslavie suivie de l’éclatement de la Serbie avec la sécession du Kosovo.
Dès le début des années 90, les revendications nationales prennent le dessus sur le fédéralisme yougoslave, dont le leader historique Tito est mort en 1980. Slovénie, Macédoine et Croatie proclament leur indépendance. Si l’indépendance de la Slovénie se passe relativement bien, celle de la Croatie provoque des combats avec l’armée yougoslave (à dominante serbe).
La volonté d’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, dont la population est beaucoup moins «homogène», provoque une terrible guerre civile entre nationalistes de chaque camp. La guerre marquée par des crimes de génocide (Srebrenica) se termine en 1995 par les accords de Dayton qui divisent le pays en trois entités «nationales».
La Tchécoslovaquie éclate
Née au lendemain de la guerre de 14-18, sur les ruines de l’empire austro-hongrois, la Tchécoslovaquie. Après le retour de la démocratie, des tensions apparaissent entre les deux entités qui forment le pays. En 1992, le parlement slovaque adopte la déclaration d'indépendance de la nation slovaque. Le 13 novembre, l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le 25 novembre, un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le 31 décembre 1992 à minuit. La séparation s’est faite sans violences.
La dissolution de la Yougoslavie n’en finit pas de s’éterniser, et ce sont les populations albanophones du Kosovo, région de la Serbie qui font parler d’elles en revendiquant l’indépendance. Les violences se multiplient et l’Otan décide d’intervenir militairement contre la Serbie (mars-juin 1999). Après une période de flou juridique, le Kosovo devient indépendant. Indépendance reconnue par une partie de la communauté internationale en 2012.
Dans la foulée de la guerre du Kosovo, le parlement du Monténégro décide en juin 2006 de l’indépendance du pays. Ce qui entraîne la dissolution de la Serbie-Monténégro. Les habitants du Monténégro s’étaient auparavant prononcés par référendum pour l’indépendance.
Des frontières qui bougent
L'Histoire le montre, les frontières européennes ne sont pas figées.
En Ecosse, un référendum a dit non à l’indépendance le 10 septembre 2014. Et en Espagne, deux millions de Catalans ont dit oui à l’indépendance de leur région, le 9 novembre, lors d’un vote symbolique dont le résultat n’a pas été reconnu par Madrid.
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