Russie : la classe moyenne commence à se serrer la ceinture
Les grands gagnants de ces dernières années sous Vladimir Poutine ont été les classe moyenne. À son tour, elle doit se serrer la ceinture. Elle n'a jamais connu le communisme et les enjeux politiques lui paraisse bien loin.
Comme pour d'innombrables couples dans le monde, leur week-end commence souvent un caddie à la main. Maria Dmitrieva et Ivan Dmitriev appartiennent à cette classe moyenne qui n'a cessé de se développer en Russie au cours des années 2000. Mais depuis l'effondrement du prix de pétrole, la chute du cours du rouble et les sanctions internationales, l'économie s'est brusquement ralentie, les prix ont grimpé et la plupart des Russes à nouveau ont dû y regarder à deux fois avant de faire des achats.
Le développement de l'exil intérieur
Tout autour de Moscou, des centres commerciaux ont ouvert par dizaines, des quartiers entiers sont sortis de terre. C'est dans l'une de ces tours que Maria et Ivan ont acheté leur appartement en 2014 à crédit et sur vingt ans. À eux deux, ils gagnent 4 000 euros par mois environ. Ils mettent en location leur petit deux-pièces, car depuis peu ils louent un logement plus près du centre de la capitale. Leur voiture est âgée et abîmée, mais ils vont attendre pour la changer. La priorité, c'est l'école privée de leur fille et leurs loisirs. La politique, la victoire annoncée de Poutine à la présidentielle du 18 mars, elle n'y pense même pas. "À quoi bon penser à quelque chose sur lequel tu n'as absolument aucune prise, aucune influence ?", explique Maria Dmitrieva.
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