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Poutine et Erdogan relancent le gazoduc Turkish Stream qui contourne l'Ukraine
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont décidé de relancer le projet de Gazoduc Turkish Stream qui doit relier la Russie à la Turquie à travers la mer Noire. Un gazoduc qui, dans un second temps, pourrait alimenter la Grèce, l’Italie et l’Autriche. Cette nouvelle route gazière est une manière de contourner l’Ukraine, où passe actuellement l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.
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Le refroidissement des relations entre la Russie et la Turquie, survenu après la destruction d’un Soukhoï soviétique par l’aviation turque, n’aura duré que quelques mois.
Les présidents russe et turc ont décidé, au lendemain du coup d’Etat raté contre Recep Tayyip Erdogan, de relancer le projet de gazoduc Turc Stream qui doit relier les deux pays en traversant la mer Noire.
La capacité du pipeline sera de 63 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Le marché turc en absorbera environ 14 milliards, le reste du gaz pouvant être exporté vers la Grèce, l’Italie, la Serbie, l’Autriche...
De nouveaux marchés pour Gazprom
Le géant russe Gazprom entend s’ouvrir de nouveaux marchés en Europe du Sud, face au concurrent algérien, mais aussi américain qui achemine par bateau son gaz de schiste.
Ce gazoduc transitant par la Turquie est un bon moyen de contourner l’Ukraine et les sanctions imposées par l’Union européenne à la Russie. Ces sanctions prises suite à l'intervention russe en Crimée viennent d'être reconduites juqu'à la fin 2016. Elle interdisent notamment les investissements destinés à l'exploitation du gaz et du pétrole.
Le pari de Vladimir Poutine est de priver l’Ukraine de la gestion des gazoducs reliant la Russie à l’Europe. Retirant à Kiev à le pouvoir théorique de couper le robinet du gaz russe.
Contourner l'Ukraine
Turkish Stream vient remplacer le projet South Stream, initié en 2007 par le russe Gazprom et l’italien Eni, qui devait relier la Russie à l’Europe centrale et du Sud et passait sous les mers Noire et Adriatique. La Russie a dû y renoncer fin 2014 en raison de la position hostile de l’Union européenne.
Au lendemain de la crise ukrainienne, plusieurs membres de l’UE avaient demandé à ce que South Stream soit bloqué par l’Union.
Seul bémol de taille, Bruxelles doit donner son accord à l’extension du gazoduc dans sa partie européenne. L’UE laisserait alors l’Ukraine seule dans son bras de fer avec le kremlin faisant perdre à Kiev son rôle stratégique pour l’acheminement du gaz russe vers l’Europe.
Pour les Turcs, le passage du gazoduc garantit des tarifs à bas prix, faisant baisser sa facture énergétique tout en s’offrant un rôle crucial dans le contrôle d’une partie de l’approvisionnement européen.
carrefour géographique
La Turquie a aussi, avec sa position géographique, une carte à jouer pour faire transiter sur son sol les immenses réserves de gaz du Proche-Orient (saoudien, iranien, israélien ou égyptien).
Israël, qui s’est rapproché de Moscou et de la Turquie, a découvert ces dernières années d’importantes réserves de gaz dans ses eaux territoriales. Le champ gazier Léviathan à la frontière des eaux territoriales libanaises et turques est estimé à 238.000 milliards de mètres cubes.
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