Affaire Griveaux : Piotr Pavlenski refuse de recevoir des soins psychiatriques et dénonce une instrumentalisation de la médecine par le pouvoir français
L'activiste russe est mis en examen pour avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel de l'ancien candidat à la mairie de Paris. Son contrôle judiciaire l'oblige à fournir à la justice des preuves de sa prise en charge médicale tous les deux mois.
"Je refuse, c'est ma position", explique fermement Piotr Pavlenski, mercredi 8 juillet à franceinfo, alors que la justice lui a adressé une lettre lundi, révélée par Le Parisien pour lui rappeler que son contrôle judiciaire, décidé dans l'affaire Griveaux, l'obligeait à recevoir des soins psychiatriques.
L'activiste russe dénonce une instrumentalisation de la psychiatrie par le pouvoir. Son avocat, Maître Yassine Bouzrou, précise qu'il s'agit selon lui d'une mesure inutile et vexatoire, et son client refuse donc de s'y soumettre.
L'activiste russe risque un placement en détention provisoire
Dans ce courrier que franceinfo a pu consulter, la juge d'instruction lui écrit : "Je vous rappelle que votre contrôle judiciaire vous astreint à m'envoyer des justifications de soins psychiatriques tous les deux mois. A ce jour, vous ne m'avez envoyé aucun justificatif. Or, comme cela vous a été expliqué, tout manquement volontaire aux obligations de votre contrôle judiciaire peut entraîner à votre égard une mesure de placement en détention provisoire."
"C'est dégueulasse", réagit l'activiste russe, "nous avons déjà trop d'exemples historiques où, avec l'aide de la psychiatrie, tout ce qui ne correspondait pas à l'idéologie de l'Etat était nettoyé. C'est un exemple de la façon dont la science devient un instrument d'unification idéologique", dénonce-t-il.
Il avait diffusé des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux
Évoquant l'interdiction de l'art moderne sous le régime nazi car il était considéré comme de l'art "dégénéré" ou encore la pratique de la psychiatrie punitive en URSS pour emprisonner les dissidents, Piotr Pavlenski pense que "ces leçons de l'histoire auraient dû suffire pour enfin comprendre que la psychiatrie est [censée être] une aide à ceux qui souffrent et veulent retrouver la santé, et non un instrument pour éliminer tout ce qui est désavantageux pour le pouvoir".
L'activiste russe est mis en examen pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel", après avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors qu'il était candidat à la mairie de Paris. Il est aussi suspecté de "violences aggravées" après une bagarre le soir du Nouvel An.
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